C’est en prenant un drink ce soir, avec une copine, sur une terrasse que ça m’a frappée. L’un des grands bénéfices d’être enfin une femme est celui d’être touchée. C’est drôle à dire, mais comme homme, on vit une déprivation tactile incroyable. Les hommes ne se font pas touché et ne touche presque pas. À partir de l’adolescence, les hommes ne reçoivent plus de stimuli tactiles de personne, si ce n’est que dans un contexte amoureux, et encore. Ce contexte est souvent empreint de sexualité et il est très limité par rapport à ce que peut vivre une femme. Les femmes se touchent et les hommes touchent les femmes. Mais les hommes entre eux et les femmes par rapport aux hommes, sans contextes sexuels, presque rien. C’est le grand vide. Je me rends compte à quel point ça fait du bien, qu’une copine me touche le bras en me parlant, qu’un copain me fasse la bise en me rencontrant, qu’on se fasse une étreinte, etc. Ça fait tellement de bien de toucher et d’être touché dans un contexte strictement humain et amical et sans connotation sexuelle, vous ne pouvez pas savoir! C’est sans doute l’un des grands bénéfices de mon changement de sexe et c’est ce soir que je m'en suis vraiment rendu compte. WOW
Ce n’était vraiment pas facile d’être un homme. Que je suis heureuse…
mardi 1 septembre 2009
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9 commentaires:
C'est vrai Michelle que les femmes sont toucheuses...
C'est un geste de connivence, de complicité.
Une autre façon de communiquer notre affection, notre amitié.
C'est l'une des avantages d'être une femme, Merci de nous le rappeler.
Le partage de ton expérience peut vraiment être utile. Il y a encore tant de tabous, de silence, de traditions figées dans les rôles sexuels. Et on ne le voit plus du tout, à force de vivre dedans.
Ton point de vue est intéressant, par ailleurs, je pense que c'est très culturel. Les hommes français et belges se font la bise, et les mâles méditéranéens se touchent beaucoup plus que nous. Chez les asiatiques, j'étais très surprise en Chine et en Corée de voir des hommes hétérosexuels (et machos) marcher main dans la main ou se tenant par le cou (les filles aussi), et tout cela par amitié. Nous vivons au Québec dans un restant de puritanisme hérité de nos origines anglo-saxonnes. L'emprise de l'église catholique avait fini d'enfoncer le clou de la froideur, et plus personne ne pouvait se toucher au Canada français sans être accusé de "pêché" jusqu'à la libération des moeurs qui a suivi la révolution tranquile. Toute une génération de femmes ont élevé leurs enfants sans les toucher ou presque. Je connais des dames de 80 ans qui ont beaucoup de difficulté à être touchées ou à toucher, même leurs propres enfants. Heureusement, tout évolue...
je suis une femme et je suis tactile, j'aime le contact. Complicité, tendresse, amitié, le besoin d'être touché et de toucher est primordial. Et c'est vrai que les tabous sont tenaces... et pas faciles à faire tomber.
Il est vrai que le toucher entre les femmes est beaucoup plus accepté dans notre société, mais le toucher en général reste tabou.
Je donne de la formation dans les camp de vacances et les camps de jour et la crainte est unanime chez ceux et celles qui sont en contact avec ces enfants; ils et elles ont peur d'être accusés d'agression sexuelle et n'osent plus toucher les enfant. Comment ces enfants, qui deviendront des adultes, sauront départager un toucher agréable (un caresse tendre, une main dans les cheveux, un câlin, etc.) d'un geste abusif et d'une agression sexuelle si ces enfants ne se font jamais toucher, ou presque?
La crainte de ces animateurs est compréhensible dans le contexte de peur et de droit qu'on vit, mais c'est réellement dommage de constater qu'on prive et qu'on se prive d'un plaisir et d'un élément essentielle au sain développement de tout être humain. La peau est le plus gros organe de notre corps et celui qui peut être le plus facilement sollicité; votre témoignage démontre comment il peut être agréable, réconfortant et plaisant d'être touché.
Nous prenons le temps de faire plaisir à notre goût, en mangeant une bonne bouffe, à notre ouïe, en écoutant un cd qu'on aime, à notre vue en regardant des paysages ou des oeuvres d'art qu'on adore, à notre odorat, en nous achetant un parfum qui nous plaît, mais que reste-t-il du toucher?
Prenez vous le temps de prendre plaisir à être touché(e) par vous même ou par les autres? Je vous donne un défi cette semaine! La prochaine fois que vous prendrez votre douche ou que vous vous mettrez de la crème, même s'il s'agit uniquement de crème à main, prenez le temps de le faire. Prenez le temps d'éveiller vos sens. Il ne s'agit pas ici de donner un caractère érotique ou sexuel à ce geste, mais uniquement d'y prendre plaisir; c'est le fondement même de la sensualité!
Bonne semaine! :-)
Pour ma part, je suis un homme qui touche aisément les hommes (amis ou non). Je considère que la proximité enfonce des barrières superficielles, voire inutiles, et permet à n'importe quelle relation de faire un bond vers l'avant presque instantanément. Il est vrai par contre que la réticence est omniprésente. Le toucher envers la gent féminine m'est plus difficile par crainte d'une mauvaise interprétation étant donné les mœurs culturels et sexuels en vigueur, à notre époque.
De façon générale, encore faut-il sentir la sincérité dans la gestuelle plutôt qu'une approche superficielle. On me touche régulièrement les épaules et les bras en vue de définir ma charpente musculaire, par exemple, sous le faux couvert de l'amabilité, tout sexe confondu. Cette manie «bovine» devient carrément emmerdant à la longue!
Il est tout de même dommage de perdre l'essence profonde que véhicule le toucher par mauvaise usure ou par crainte d'être mal interprété...
Malgré tout, la bise entre deux hommes hétérosexuels n'est pas une coutume qui m'attire beaucoup! loll!
Bravo pour ton billet! Il est intéressant de se faire suggérer un arrêt sur des sujets auxquels on n'accorde pas beaucoup notre attention au quotidien...
100 % d'accord avec Yannou, on parle ici de réalité culturelle.
Vous me faites sourire. C'est tellement vrai ce que vous dites. Toucher, c'est comme une autre façon de dire je t'aime :)
C'est très vrai cette remarque il me semble.
je suis une femme, je vie en France, et je m'émerveille chaque jour de voir que des hommes de mon entourage, des amis, s'embrassent pour se dire bonjour.
Cela n'était pas à la mode il y a 20 ans et était mal perçu. Seuls les mâles d'une même famille pouvaient s'embrasser.
Cependant je suis issue d'une famille où je n'ai pas été tellement touchée. Et j'ai du mal à le faire avec les adultes. Mon compagnon est beaucoup plus tactile que moi.
Par contre je touche toujours beaucoup les enfants (garçons et filles) et ne suis pas avare de câlins.
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