Ce qui suit n’est pas à lire pour les cœurs sensibles. Si c’est votre cas, changez de page.
Au cours de l’été, J’ai documenté sous forme de Twitts, les différentes étapes de mon opération de changement de sexe. Ils sont d’ailleurs tous répertoriés dans mon billet Chronologie des états d’âme d’un changement de sexe. J’en disais aussi :
Pour mes lecteurs qui ne sont pas des amis Facebook ou des Followers Twitter, voici les différents états d’âme que j’ai pu vivre avant pendant et après mon opération de changement de sexe. Ce sont des extraits choisis de mon site Twitter et ils sont en ordre chronologique plutôt qu’anté-chronologique comme ils apparaissent dans Twitter. Aussi, il y a de nombreuses fautes d’orthographes et de signes manquants. J’ai écrit ça via mon Black Berry et sous l’effet d’antidouleurs… Voilà
Mise en contexte
J’ai écrit ça pour me souvenir des nombreux moments charnières de cette étape cruciale de ma vie. Il n’y a cependant pas de photos ou vidéos (en ligne) de cette portion de ma vie et croyez-le ou non, je me suis énormément autocensurée dans ce que je disais. Cependant, j’en disais juste assez pour me souvenir de ce que je vivais précisément à chacun de ces moments. Or, il semble que certains de ces twitts ont frappé l’imaginaire ou ont choqué certains individus. J’en parlais aussi dans cet autre billet, Un gentil message. Il semble même qu’un twitt en particulier a attiré l’attention et fait réagir énormément de gens. À tel point que le journaliste de Bande à Part de Radio-Canada le suggère comme Twitt de l’année à la Revue P45 dans l’un de ses twitts. Le voici donc :
«anti-inflamatoire + anti-douleur - lejus de pruneau que je n'ai pais pris :
contipation. Je viens de passer 45min a chier une brique »
L’autre twitt qui a dérangé est aussi :
le catheter et le moule vaginal sont enfin enleves. Quelle difference ca fait
La vérité sur mes twitts dérangeants
Lors d’une vaginoplastie, il est nécessaire d’introduire un moule dans la nouvelle cavité vaginale, afin de créer et de maintenir ouverte, cette nouvelle cavité. Pour ce faire, les nouvelles grandes lèvres sont cousues ensemble afin de retenir le moule à l’intérieur du corps, durant une semaine. Plus les jours passent, plus ce moule cherche à sortir du corps et plus la douleur devient INSUPORTABLE. Le retrait des points de suture des grandes lèvres puis du moule vaginal est donc une libération à plusieurs points de vue. Tout d’abord, la douleur diminue soudainement de moitié, puis on peut commencer à voir ce à quoi aura l’air le nouveau vagin. C’est donc un moment extrêmement émotif et hautement réconfortant. Aussi, lors de cette première semaine postopératoire interminable, nous prenons de fortes doses d’antidouleurs. Les antidouleurs ont la particularité d’induire la constipation. Dans des conditions différentes, la constipation en soi est déjà un calvaire. Mais pour la transsexuelle, ça devient un enfer indicible. C’est qu’il est strictement interdit de forcer lors des visites à la selle parce que cela peut endommager grandement le nouveau vagin et même conduire à la perte de celui-ci, qui pourrait sous la pression, se dégager du corps. On nous informe d’ailleurs qu’une trans a déjà retrouvé celui-ci, dans la cuvette après avoir forcé. Chaque visite à la toilette devient donc un moment des plus angoissants. Imaginez alors une visite à la toilette lorsque vous devenez constipé et que vous ne devez en aucun cas, forcer. C’est l’enfer que j’ai vécu lors de ce que l’on considère « le twitt de l’année ». J’ai d’ailleurs perdu trois points de suture de mon néo-vagin, lors de cette péripétie. Vous avez donc le contexte.
Tant qu’à être dans les confidences
Dans mon billet Ma convalescence post-op, je vous parlais de ce qu’était une escarre, mais sans expliquer pourquoi je vous parlais de ça. En fait, je suis allée dans des hôtels qui sont très écologiques et qui ont du papier de toilette qui se doit de ne pas engorger leur fosse septique. Ce papier est donc très fragile et il y a de petites portions qui restent constamment collées après le corps lorsqu’on s’essuie. Or, un matin, je remarque des filaments blancs qui pendent de mon vagin. Croyant que ce sont des particules de papier de toilette, je tire dessus. C’était malheureusement les escarres (gale qui est blanche plutôt que brune, dans des milieux humides) de mes petites lèvres. Elles sont encore en train de cicatriser difficilement à ce jour… Vous savez donc maintenant la vérité. Presque toute la vérité…
11 commentaires:
Je ne suis pas choquée. Même que je trouve que ce sont informations, peut-être crues, mais qui répondent aux questions que se posent plusieurs sans oser le demander. Et puis, j'ai beau être née femme et vouloir le rester, j'ai déjà accouché, j'éprouve de l'empathie...
Ce n'est pas du tout choquant...ça devrait plutôt être considéré comme rassurant pour ceux et celles qui songent à ce genre d'opération. Ne veut-on pas avoir le plus d'info possible avant de faire un choix? Savoir à quoi s'attendre quand ce choix est déjà fait?
Si ma coiffeuse ne m'avait pas dit que je perdrais mes cheveux après avoir accouché, j'aurais eu vraiment peur, et maintenant j'informe toute les futures mères de cet inconvénient insolite.
Je ne suis pas choquée moi non plus.
Avoir su avant ce que tu allais endurer, je t'aurais recommandé de prendre le médicament (qui se vend sur les tablettes je crois) qui rendent les selles molles et donc faciles à expulser.
J'avais commencé à en prendre moi-même 3 jours avant mon hystérectomie et dans les 2 semaines suivant l'opération. Il n'est peut-être pas trop tard pour toi pour te soulager si la guérison ne se passe pas mieux.
Tu sais, je n'a pas cessé de me demander comment tu avais réussis à faire le défilé si tôt après ton opération!
Sylvie
J'ai la chance d'avoir plus d'une dizaine d'amies transsexuelles pour répondre èa toutes mes questions personnelles sur la transition. Et il y en a! De la curiosité sur l'apparence d'un beau vagin tout neuf (maudit que c'est mieux que ce que dieu m'a donné!) jusqu'aux questions sur comment on ré-apprend à faire pipi sans tuyeau de jardin. Moi ça me fascine tout ça mais c'est pas comme si j'avais BESOIN de ces infos donc une question par copine! Merci Michelle de ta générosité sur les détails de ta transition.
Ce qui me fais sourire dans votre histoire, c'est que vous avez créer ce blog et vos messages "twit" justement pour parler de votre parcours de changement de sexe. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre que les gens critiquent ce que vous écrivez.
Il me semble que si les propos d'un blog ne nous plaisent pas, il nous reste la liberté et le privilège de ne pas les lire et de cesser de suivre ces plate-formes de communication, non?
Vous faites preuve d'une belle sensibilité pour vos lecteurs/trices de vous expliquer de la sorte, mais sincèrement, je trouve un peu absurde que vous ayez à vous justifier à ce sujet...
Bonne continuation!
Sophie Morin, Sexologue-consultante
Je viens juste de passer 10 minutes à faire la même chose que toi. Mais moi je le prend mon jus de pruneaux.... Une maudite chance ;-)
xxxx
Bah! Pour tous ceux qui pensent que la vie n'est remplie que de petites licornes roses qui ne mangent que des fleurs: allez faire un tour dans la vraie vie! Pas choquant du tout ma chère. Merci énormément pour tes blogues. :o)
Ouch, ouch, ouch. Pas choquée du tout.Touchée et admirative. ...
Bonjour Michelle,
J'ai découvert ton blogue un peut par hasard récemment et j'ai lu tout d'une traite. A aucun moment je n'ai été choquée, mais à aucun moment je n'ai été indifférente à ce que tu vis. Ce que tu vis et ce que tu as déjà traverser est dur et je trouve extrêmement courageux que tu ouvre ton cœur et ton âme à des inconnus. J'ai vraiment été bouleversée par ton histoire. Jusque là je ne savais même pas que cette "maladie" pouvait exister.
J'étais tellement prise par la lecture de ton blog que mon fils de 5 ans m'a demandé pourquoi j'étais tellement concentrée à l'ordinateur. Et comme j'ai pris l'habitude de toujours lui dire la vérité mais avec des mots d'enfant, j'ai réfléchi et je lui ai dit: "Tu sais parfois le bon Dieu il se trompe quand il nous crée. A la place de nous faire garçon avec un esprit garçon ou fille avec un esprit fille. Ça arrive qu'il fasse fille avec un esprit garçon ou garçon avec un esprit fille. Alors la personne que le bon Dieu a fait comme ça est pas bien et les médecins sont obligé d'essayer de réparé ce que le bon dieu c'est trompé." Et la vérité sortant toujours de la bouche des enfants il m'a répondu: "C'est correcte maman. Même le bon Dieu il est pas parfait. Il a tellement de travail que des fois il se mélange les pinceau. C'est dommage."
Je vais continuer à essayé de l'élever avec cette ouverture d'esprit. Le monde à besoin de personnes sans préjugés. Ce que tu vit (et tant d'autre comme toi aussi) est si dur à vivre sur le plan personnel sans avoir besoin que des cons soit disant bien pensant viennent vous juger.
Je ne t'oublierait jamais Michelle. Puisse tu être heureuse.
Avec toute mon affection.
Keren
Madame Blanc, sachez que vos propos ne me choquent pas. J'aimerais vous dire que je ressens un mélange d'empathie et de tristesse à votre égard. Je suis empathique vis-à-vis votre combat pour être enfin vous-mêmes. Je suis triste de tout ce que ayez eu à subir pour être enfin vous. Ce que vous en avez bavé simplement pour vous sentir bien. Vous avez toute mon admiration Mme Blanc.
Ho mon dieu! Pauvre toi!Qu'elle souffrance.Il faut etre décider completement et totalement mais j'imagine qu'apres c'est une liberation.C'est tres bien que vous ayez expliqué les étapes en détails.Les peronnes qui doivent passer au travers ça.Savoir ce qu est normal ce qui ne l'est pas.Il exste peu de renseignements la dessus malheureusement concernant ces détails techniques et les médecins sont parfois avare de détails.Je suis certaine que vous en avez aidé bien d'autre et que vous en aiderez encore beaucoup a passer au travers de cette épreuve de leur vie.
mignonette09mtl
http://luniversdunetrentenaire.blogspot.com/
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