vendredi 20 mars 2009

Divers événements faisant la promotion de la fierté d’être ce que l’on est.

Ces prochaines semaines, avec le printemps, les transgenres seront en forces, en forme et très visibles. D’ailleurs cette semaine j’étais conférencière pour les intervenants du Groupe de Recherche et d’Intervention Sociale gaies et lesbiennes de Montréal (GRIS-Montréal), afin d’expliquer ce que c’est que d’êtres transsexuel(le). Les intervenants du GRIS, vont par la suite faire le tour des écoles et expliquer aux élèves les divers aléas de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle. Ils auront donc maintenant une meilleure idée de leur sujet lorsque viendra le temps de répondre aux questions touchant la transsexualité. Mais le 2 mai prochain, ce sera la Journée internationale de la fierté Trans 2009, à Montréal. Je vous invite à venir y faire un tour, même si vous n’êtes pas une trans. Ça vous aidera certainement à faire tomber quelques préjugés tenaces. Puis, du 30 avril au 3 mai, je serais conférencière d’honneur à l’événement national Gal’s Spring Fling à Gananoque en Ontario. Comme je l’ai déjà expliqué, je ne suis pas fière d’être trans mais je ne suis certainement plus honteuse de ça. La vie est belle et je croque dedans avec grand plaisir et de plus en plus d’élégance (du moins, je l’espère)…

lundi 16 mars 2009

La situation actuelle des opérations de changement de sexe payé par le Ministère de la Santé du Québec

Cet après-midi, j’ai parlé à une personne responsable du dossier des transsexuelles au ministère de la Santé et des services sociaux du Québec (MSSS). Je voulais savoir quel était l’état de l’évolution du dossier des opérations de changements de sexes qui ont été annoncés par le sous-ministre il y a quelques mois. On me dit que le dossier avance, mais que c’est complexe. Il faut tout d’abord qu’un établissement hospitalier public (dans le genre du CHUM par exemple et j’ai ouï-dire ailleurs qu’il s’agirait bien du CHUM dans ce dossier) devienne le point de chute de tous les dossiers de trans, afin que ce centre hospitalier donne son aval à la procédure de changement de sexe qui pourra dès lors se faire ailleurs. Ce centre hospitalier devra aussi mettre sur pieds des unités d’endocrinologie, de psychiatrie et des autres services qui sont nécessaires à un changement de sexe et qui sont déjà disponibles dans le système de santé québécois. Mais on m’assure aussi que quelqu’un (qui comme moi par exemple) a les papiers nécessaires diagnostiquant une dysphorie d’identité de genre et qui serait faite ailleurs que dans ce centre hospitalier, pourrait aussi être admis dans le programme. Mais au sens de la loi, ce doit être un centre hospitalier qui avalise l’opération qui sera faite ailleurs. Alors, ça prend des comités, des avocats des consensus et patati et patata. Certains consensus prennent deux heures, d’autres plusieurs rencontres qui peuvent s’échelonner sur plusieurs semaines. Donc à la question, j’ai mon rendez-vous le 30 juin avec le Dr. Brassard pour me faire opérer, vais-je être capable de le faire? La réponse fut, je ne peux m’engager à rien, c’est trop volatil comme situation, rappelez-moi à la fin avril et j’aurais une meilleure idée de la situation et des délais possible. Entre-temps, j’angoisse. Vais-je être capable de me faire opérer cet été? La convalescence qui dure 6 semaines va-t-elle devoir se faire durant l’automne, ma période forte? Vais-je devoir attendre une autre année pour me faire opérer en juin 2010? Combien de temps puis-je encore attendre avant de me faire opérer sachant l’effet néfaste des doses d’hormones antiandrogènes sur mon système sanguin, mon cœur et mes reins dans ma condition physique et l’histoire de maladie de cœur de ma famille? Sachant qu’après l’opération ses problèmes sont résolus une fois pour toutes? Que de stress additionnel inutile, mais il faut que je prenne mon mal en patience et que je me compte chanceuse que contrairement à mes frères et sœurs qui m’ont précédée, je n’aurais pas à payer pour cette opération ou encore devoir payer puis poursuivre le ministère de la Santé pour qu’il rembourse puisque c’est son devoir et la loi qu’il paie pour ce genre d’opération qui est prescrite et obligatoire pour les gens dans ma situation?

dimanche 15 mars 2009

Tous les transgenres se ressemblent

Ça me fâche lorsqu’on me prend pour Philippe Tisseyre ou Micheline Montreuil. C’est comme si dans la tête des gens, tous les transgenres se ressemblent. Pourtant, il me semble qu’on est très loin de se ressembler. Tout à l’heure, Bibitte et moi arrêtons le long de la route des Patriotes pour changer de chauffeur. Un piéton qui passe par là me dit « Bonjour monsieur Tisseyre ». Je lui réponds non c’est plutôt MADAME Blanc. J’étais verte. La même chose s’est produite samedi au restaurant Les Cons Servent ou le serveur me demanda « vous êtes pianistes n’est-ce pas? » Puis vendredi, c’était une députée de la Mauricie qui m’accosta avec un beau, c’est vous l’avocat qui faites bien des récriminations à propos des trans n’est-ce pas? Maudit que ça me fait chier…

jeudi 12 mars 2009

Back to memory lane

Back to memory lane, Voici une photo d'il y a 2 ans, alors que j'étais encore un homme et que je pris mon courage à 2 mains pour oser sortir de chez moi en travesti, pour la première fois de ma vie. Cet événement s’est produit quelques mois avant le déclenchement de ma dysphorie...

mardi 10 mars 2009

Ma rencontre avec le chirurgien SRS

Dans le monde des trans on parle de SRS pour (Sex reassignment surgery) et aujourd’hui j’avais rendez-vous avec le célèbre Docteur Pierre Brassard. Évidemment, j’ai vérifié au préalable ce qu’on dit de lui sur Ratemds.com, j’ai visité son site (qui est bien poche au niveau technologique, puisque c’est ma profession) et surtout, j’ai pu apprécier les chirurgies qu’il avait déjà faites (attention la visite de ce site très graphique pourrait vous choquer). J’étais donc déjà préparée à rencontrer l’un des plus grands spécialistes de la vaginoplastie de la planète. Nous avons donc discuté de cette opération puis de l’augmentation mammaire. Son humour, sa candeur et son expertise m’ont grandement rassurée. Nous avons aussi discuté de la situation du paiement de l’opération de changement de sexe possiblement payée par le gouvernement du Québec. Il me dit avoir l’assurance que le gouvernement (via le Ministère de la Santé du Québec) aura tout débloqué pour la St-Jean Baptiste. Cependant, l’autoroute 35 doit être construite depuis plusieurs dizaines d’années et on ne parle plus de la construction du CHUM. J’ose donc espérer qu’ils ne disent pas n’importe quoi et qu’ils agiront promptement. Mais n’étant pas certaine de l’avancement du dossier, je vais moi-même leur téléphoner pour m’enquérir de l’état des choses. C’est que ma chirurgie est fixée pour le 30 juin et la St-Jean, est une semaine avant. Mettons que je ne voudrais pas avoir à payer cette opération puis devoir poursuivre le gouvernement du Québec et faire tout un brouhaha médiatique avec ça (comme je suis très capable de le faire). Disons que je préférerai, de loin, vivre ma convalescence sans avoir à me soucier de ce genre de tracas (pour moi et toute la communauté trans qui est dans le même bateau). En résumé, je suis revenue de ma visite avec le Dr. Brassard, enchanté et très rassuré de me faire opérer par lui.
Maj
À propos de la question orgasmique, le Dr. Brassard me répond que c’est évidemment lié à l’âge et à la libido présente avant l’opération, mais que la très grande majorité des transsexuelles rapportent avoir des orgasmes clitoridiens et ou vaginaux après l’opération. Vous serez aussi surpris d’apprendre que 2 ans après l’opération, si on fait une culture bactérienne vaginale d’une trans et d’une femme bio, on ne peut savoir la différence entre les deux. Je lui ai aussi parlé de la chirurgie de la voix qu’il me déconseille à cause du faible taux de réponse positive comme suite à cette opération (on parle de 20% de réussite). Il me conseille donc fortement de reprendre contact avec mon orthophoniste et de m’astreindre aux différents exercices qu’elle me suggère. Concernant la chirurgie d’augmentation mammaire, il me conseille des implants salins de 400 ou 450cc (qu’il déterminera le jour de l’opération) étant donné ma corpulence et l’état de développement de ma glande mammaire. Le contenu des implants est l’équivalent du sérum qu’on administre aux malades, donc s’il y a déchirure de l’enveloppe de la prothèse, il n’y a aucun danger pour le corps. D'ailleurs, la durée de vie de ces implants est de 10 à 15 ans. Il est donc possible que je doive me faire opérer de nouveau à ce moment, mais ce sera une opération sous anesthésie locale. J’ai aussi parlé des implants dits anatomiques (en forme de larme). Il m’explique que ces implants ont une enveloppe extérieure rugueuse, afin que l’implant ne bouge pas dans le corps et que la larme ne se positionne pas de travers. Le problème avec ça est que le sein semble donc figé sur le corps et qu’il n’a pas le mouvement naturel des autres implants. À propos des implants de silicone, ils n’existent que depuis 4 ans et il trouve que cette période est trop courte pour avoir un point de vue réellement sécuritaire de la longévité et de la sécurité de ceux-ci. À propos de l’opération via une incision sous le bras, c’est une opération plus délicate et s’il y avait des complications ou si encore on doit changer les implants dans 10 ou 15 ans, de toute manière il devrait faire une incision sous le sein.
Finalement, je lui ai confié que j’étais moumoune à la douleur et que je ne voulais pas souffrir. Il me répondit que la douleur était très variable d’une patiente à l’autre et que quelques jours après l’opération certaines patientes étaient prêtes à aller danser tandis que d’autres se traînaient comme des zombies et que de toute manière, il avait une bonne connaissance de toutes les drogues antidouleurs imaginables.

samedi 7 mars 2009

Mon corps change

On dit souvent qu’une transition est une deuxième puberté en accéléré. C’est vrai au niveau physiologique comme au niveau psychologique. Mais disons que ce sont les changements physiologiques qui me frappent le plus. Par exemple, je ne suis plus capable d’ouvrir un pot de cornichon, ayant perdu la majorité de ma masse musculaire. J’ai maintenant de longs bras affinés au lieu des biceps d‘homme que j’avais avant. Ayant fait beaucoup de cyclisme, j’ai encore une belle masse musculaire aux cuisses et aux mollets. Cependant, ils ont maintenant une forme plus arrondie et mes cuisses se touchent maintenant lorsque je marche. D'ailleurs, je fais toujours « tilter » mes copines lorsque je leur dis ça, mais j’ai vraiment hâte d’avoir une culotte de cheval parce que je trouve que c’est l’un des attributs féminins les plus séduisants. Évidemment, mes gras se déplacent et ce sont mes hanches et le haut de mon visage qui en profitent. Ma peau aussi s’est transformée et elle est devenue très douce. Mon odeur corporelle se modifie aussi et je n’ai plus cette odeur de musc si particulière aux hommes. Mes seins grossissent tranquillement et ils ont eu une poussée de croissance durant la période des fêtes, mais depuis, c’est plutôt le calme plat. J’observe aussi que lorsqu’ils sont dans une phase de croissance, ils me font mal. Ce n’est pas une douleur insupportable, mais comme un pincement qui est là constamment J’ai la grande chance de n’avoir jamais été velue et le poil de mes bras a toujours été invisible. Pour les jambes, je remarque que d’épilation en épilation, mes poils poussent avec de moins en moins d’entrain. Je me fais maintenant épiler à la cire qu’une fois aux 6 semaines. Pour la barbe, il n’y a que l’épilation laser et l’électrolyse qui fait la job. J’ai maintenant terminé mes séances de laser et devrais commencer soit l’électrolyse ou soit un laser qui peut avoir effet sur les rares poils blancs qu’il me reste. Mon cousin Claude qui es mon barème puisque je le vois une ou deux fois par mois depuis avant les débuts de la prise d’hormones, remarque que mes manières ont extrêmement changé et que ma gestuelle est désormais définitivement féminine. D'ailleurs, ces changements ne sont pas survenus sous une pulsion consciente. Ils se sont installés comme ça, sans que vraiment je ne m’en aperçoive. J’aurais bien aimé au début de ma transition, avoir une baguette magique et changer tout ça d’un coup réparateur, mais avec le recul, c’est bien que cette transition prenne un certain temps et qu’elle me permette de m’adapter à ce nouveau corps, de manière progressive et continue.
Ha oui! Vous voulez savoir à propos de ma mâlitude? Disons que mes testicules ont diminué de grosseur du 2/3, que mon pénis est sensiblement le même qu’il a toujours été et que je suis maintenant castrée chimiquement. Cela veut dire que j’ai des capacités érectiles, mais que je n’ai plus de sperme. Mes orgasmes sont maintenant plus longs à atteindre, mais ils durent plus longtemps et peuvent être répétitifs. Mes zones érogènes se sont aussi beaucoup transformées et c’est maintenant tout mon corps (et surtout mes seins) qui est devenu un terrain de jeu d’une grande sensibilité. Finalement, je n’ai plus cette obsession du sexe que j’ai eue toute ma vie. Lorsque le sexe me vient en tête, c’est que c’est un effort de la pensée et non une poussée de testostérone qui agit malgré moi. D'un côté, c’est un grand soulagement parce qu’il y a tellement d’autres choses à penser que d’avoir le cul continuellement en tête. Puis, je suis maintenant plus en besoin de tendresse qu’en besoin de sexe comme tel… Voilà

vendredi 6 mars 2009

Mes archives

Bien des gens ont de la misère à comprendre comment on peut en arriver à changer de sexe. C’est vrai que ce n’est pas un cheminement habituel et que bien des théories psychopop peuvent tenter de discréditer (sans mauvaise foi) les raisons qui font qu’un homme devienne une femme et vice-versa. Hier c’était l’un de mes copains qui me disait à quel point il ne comprenait pas au début de ma transition le « pourquoi » de cette étrange thérapie qui me transforme à tel point. Puis il ajouta que maintenant, il ne se pose plus de question et qu’il me prend maintenant pour ce que je suis, c'est-à-dire une femme. Ce matin, un nouveau contact Facebook qui fait dans l’ésotérisme philosophico religieux m’envoie ce message :

Chère Michelle,

Ni voyez aucun jugement, j'aimerais simplement savoir ce
qui pousse un homme à devenir une femme, et vice versa. Bien entendu, je peux comprendre qu'on se sente malheureux dans ton corps, sa sexualité, etc.
Seulement au-delà de ça, pourquoi veut-on changer de sexe?
Que la simplicité de chaque moment vienne éveiller notre conscience à la chaleur du moment
présent... ;o)

Om Mani Padme Hum

Je lui réponds

les réponses se trouvent ici http://www.femme-2-0.blogspot.com/
et commencez par les vieilles archives pour comprendre


Il rétorque

J'y suis allé brièvement...
Votre ego doit être la source de grande souffrance.
Enfin, nous souffrons tous, et c'est l'essence de toute sensibilité.


Ce à quoi je réponds

J'ai de très bons psys qui m'aident à regarder ça. Ne vous en faites pas pour moi. Je suis entre bonnes mains


Puis je suis allée relire les archives du début de ma transition. J’étais impressionnée du détail de mes états d’âme à ce moment et ça a été très difficile pour moi de me relire et de revivre en accéléré ces mois plus que tortueux. Si vous vous posez des questions, faites cette lecture vous-même et de grâce, ne tentez pas de me guérir avec vos théories d’amours, d’égo ou de je ne sais quoi. J’ai rencontré des psychiatres, psychologues, sexologues, endocrinologues et une batterie de spécialistes de la santé mentale et physiologique et je suis maintenant heureuse et bien dans ma peau comme je ne l’ai jamais été. Cherchez les réponses à vos questions dans mes archives, elles y sont pratiquement toute. Vous pouvez aussi naviguer parmi les favoris qui sont à la droite de votre écran et la littérature scientifique sur le sujet y est plus qu’abondante. Mais de grâce, votre psychopop, gardez-la pour vous…

jeudi 5 mars 2009

À propos de l’admiration

On vient souvent me voir pour me dire à quel point on m’admire et que j’inspire. Hier c’était un jeune homme dans la vingtaine, à l’air viril et qui semblait très intelligent. Je ne l’inspirais pas parce que je suis le modèle d’une trans qu’il voudrait être. Non, il me disait que c’était quelque chose qui émane de moi et qui lui redonne confiance en l’humanité. Ouf!!!

Ça me fait très plaisir et ça gonfle mon égo insatiable, mais en même temps ça me trouble au plus haut point. Je ne me vois pas dans les yeux des autres et je peux difficilement comprendre cette admiration qu’ils disent avoir. Moi je me trouve très loin d’être admirable ou d’avoir du courage. Je suis une survivante certes, j’ai de la résilience, mais du courage? Je n’avais pas le choix de changer de sexe. C’était ça ou la dépression sévère (que je vivais depuis 4 mois) pour le reste de mes jours sans traitement possible. Le choix n’était donc pas difficile à faire. Ça me trouble donc qu’on m’idolâtre, qu’on m’admire, mais je suis un peu mieux avec le fait que peut-être j’inspire. C’est vraiment étrange parce que j’ai énormément changé tout en restant la personne que j’étais. Il y a deux ans personne ne serait venu me dire qu’il m’admirait et maintenant c’est monnaie courante. De plus, je connais assez bien mes très nombreux défauts et mes faiblesses. Je travaille sur moi et je suis très, très loin d’être parfaite. Mais j’ai cette capacité d’ouverture et de partage et je suis authentique, mais est-ce si admirable que ça? Non je ne le crois pas. Gandhi, Sœur Thérésa, Obama sont peut-être admirables? Moi pas…
Lorsqu’on me dit ça et que j’acquiesce poliment, j’ai l’impression de mentir et d’accepter des hommages qui ne me sont pas dus. Voilà…

MAJ
Voici un courriel que j’ai reçu par rapport à ce billet. Les noms et éléments pouvant identifier cette personne sont gomés pour protéger son identité

Bonsoir Michelle,


Je passe par ce message parce que je suis trop gênée pour écrire un commentaire qui sera lu par pas mal de monde (je ne t'apprends rien, tes billets sont MÉGA lus). Mais je me disais que tu m'as l'air de trouver difficile de recevoir toute cette admiration, comme si cela ne t'était pas dû. Ça me fait penser, quand j'étais une journaliste plus connue (en XXXXX) et que l'on me faisait des honneurs; je me sentais vraiment mal à l'aise et on m'a dit que je souffrais peut-être du syndrome de l'imposteur. En effet, je n'ai jamais vraiment pensé que j'étais une vraie journaliste et que si les gens me connaissaient vraiment, ils ne seraient certainement pas comme ça...Je me suis même cassé la gueule une fois, pour, inconsciemment bien sûr, ne pas profiter d'un prix; enfin... c'est une autre histoire.
Moi aussi, je t'admire. Je t'admire pour la façon dont tu as passé à travers et je me rappelle souvent cette phrase que tu as citée, lors d'une conférence des Geek: «le suicide est une solution définitive à un problème temporaire»; ça m'encourage à continuer.
Des fois, on n'a pas idée de l'effet qu'on aura sur la vie des gens. Et bien toi, tu en fait beaucoup, d'effets, et ça rayonne sans doute pas mal plus loin que tu imagines. Profites-en Michelle, jouis-en!

Ça me touche beaucoup qu’on me rappelle que j’ai dit ça mais c’est une phrase qui n’est pas de moi et que j’ai moi-même entendue avant qu’elle ne me touche… Alors c’est peut-être ça mon problème. Le syndrome de l’imposteur. Je vais donc investiguer ça avec mon psy la prochaine fois que je le vois…

mercredi 4 mars 2009

ChezJules.tv, mes débuts d’actrice

Il y a plusieurs semaines de ça, j’ai jouée dans le WebTV ChezJules.tv avec Jessica Barker et la grande dame de théâtre et de télé Janine Sutto dans l’épisode « 205- Elle en revient pas! ». Une deuxième capsule dans laquelle je me joue moi-même sera bientôt en ligne. Ce fut une expérience mémorable et jamais je n’oublierais ce froid après-midi de janvier avec la légendaire Mme. Sutto. Elle ne me connaissait pas et elle fut réellement gentille avec moi. J’eus la chance de parler politique avec elle et AYOYE! Quelle femme passionnée et brillante qui me répondit dans un long fleuve d’histoire politique. J’espère vraiment être aussi allumée et pimpante qu’elle à 87 ans…
Dans ce sketch je parle de mon passage à Tout le monde en parle et de la très gentille carte de Dany Turcotte. Primeur : D’ailleurs, le personnage d’Yvonne et madame Sutto elle-même seront à Tout le monde en parle dimanche prochain.

mardi 3 mars 2009

Les préjugés ne sont jamais bien loin

J’ai énormément de contacts Facebook, Twitter, de lecteurs de mes différents blogues et de mes présences Web. Je publie beaucoup et ça fait bin des données à gérer. Je suis moi-même très prolifique et des copains qui n’ont pas beaucoup d’amis Facebook m’ont déjà avoué que 90% de leur page d’accueil était comblé par mes différents statuts et publications. Je m’en excuse d’ailleurs. Toujours est-il que sur Facebook, certaines personnes m’inondent d’envois d’applications. Dans ce cas, je prends la peine d’écrire à la personne pour lui demander de me retirer de leur liste d’envoi. Voici donc la suite d’échange que j’ai eue avec l’une de ces personnes (que j’ai flushé illico de mes contacts Facebook).


Moi :



Chère (XXX)
SVP cessez de m'envoyer vos demandes d'applications. Je les refuse toutes... Merci de votre compréhension et coopération



La personne en question :



Oki dans se cas, vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que je vous supprime de mes contacts....Mon Dieu, facebook est là pour s"amuser non pas pour se prendre la tête...mais bon..



Moi :



faites-vous plaisir



La personne en question :



Michelle Blanc Sur Femme 2.0: À propos de la fierté transsexuelle
http://snurl.com/d0g2j.


C'est d'un ridicule PIRE que la
téléréalité !!!!!!!!!!




Moi :



Vous êtes une connasse chère madame



La personne en question :




et vous donc cher Monsieur d'une impolitesse !!!!!!!!!!Exposer sa vie privée sur face book<..... pas vraiment très intelligent



Moi :



1650 amis Facebook
2250 Folowers Twitter
70 000 visiteurs uniques par mois sur mes blogues et des centaines de clients qui me font très bien vivre merci.
De vous perdre comme contact ne me fera pas pleurer longtemps et le gouvernement de ma province va enfin payer pour les opérations de changements de sexe comme suite à l'exposure médiatique positive que mes présences Web ont créé. Votre avis me fait donc vraiment rigoler. d'ailleurs vous avez l'air plus transsexuelles que moi. C'était quand votre opération?



La personne en question :



J'en ai rien à cirer de vos problemes de transexuelles et il y a des personnes qui sont rééllement malade et n'on aucun subiste alors fichez moi la paix...... vous me faites pitiez et horreur je suis pour la chirugie de >VraiS Malades et paas ceux malade de la tête Maintenant STOP je vous bloque Michelle Blanc



Moi :



Je vous dirait bien d'aller vous faire foutre mais je ne vois vraiment pas qui aurait le courage de vous baiser...
Soyez heureuse avec vos préjugés et que dieu vous garde de la misère, de la maladie mentale et de la désillusion... La pitié et l'horreur sont réciproque



La personne en question :



N'importe quoi c'est vous la malade ou plutôt le malade pensez à tous ses enfants, toutes ses personnes qui auraient besoins de soins alors allez vous faire voir avec vos opérations à la noix......... et vous né homme restez le........ Dieu vous a creer ainsi..... et nulle operatrion ne changera quoique se soit Je suis tout comme vous en droit de dire mon opinion...point barre Allez méliter pour votre cause au lieu de vous rabaisser à me répondre....mouarrffffffffffffffffffffffffffffffffffffff


Voilà comment une simple demande polie dégénère et que ma condition et mon ouverture deviennent bien vite l’enjeu. C’est d’une tristesse…

À propos de la fierté transsexuelle

Tout comme pour les gais qui ont leur semaine de la fierté gaie, les transsexuelles(els) ont leur journée de la fierté trans. Au mois d’aout, j’écrivais :


Tout ça pour dire que je ne suis pas encore fière d’être une trans, mais que je
suis beaucoup moins honteuse de ma condition disons…

Ce qui a changé depuis est que je ne suis toujours pas fière d’être transsexuelle et lesbienne (et comme je l’expliquais dernièrement peut-être même bi) et que je ne le serais peut-être jamais parce que je ne vois vraiment pas en quoi on peut être fière de ça. Cependant, je ne suis vraiment plus honteuse de ma condition. Je marche fièrement dans la rue et je ne me gêne plus de mettre les pieds où que ce soit. Je marche la tête haute, je me fous de plus en plus de ces gens qui continent de m’appeler « monsieur » ou de me regarder comme une « patente qui sera sans gosses ». J’assume pleinement qui je suis, je suis heureuse de mon cheminement et j’avance dans la vie en dépit de tous les aléas qu’elle met sur mon chemin. Pour moi, c’est déjà un pas-de-géant. Surtout lorsque je me remémore le diner avec mon pote Philippe Martin et qu’en lui confiant que ça n’allait pas bien (au tout début de ma dysphorie), sans lui dire ce que c’était, j’utilisais la figure de style :

Je ne peux pas encore te dire ce qui se passe avec moi, mais si je devais utiliser une image, je suis sur le point d’avoir la confirmation que je suis un lépreux et que les gens vont me cracher dessus pour le reste de mes jours.


Que j’ai fait du chemin depuis!

lundi 2 mars 2009

À propos de l’amour

C’est la chroniqueuse blonde qui me fit songer aux raisons de l’amour.



Le Prince Charmant pue de la gueule. La Princesse Charmante a un grand nez.
Ils sont pourtant beaux comme des gens qui s’aiment.




Voici ma réflexion à ce propos :

J’ai demandé à ma Bibitte comment elle savait que je l’aime. Elle me répondit : C’est parce que tu es toujours empressée de venir me retrouver et qu’être avec moi est ce qui semble te faire le plus plaisir…

Dans l’fond, l’amour, même imparfait, c’est simple de même…

Lorsqu’elle me demanda la même question il y a bien longtemps, je lui répondis : Je ne sais pas pourquoi je t’aime et si je le savais, peut-être que ce serait un indice que dans l’fond, je ne t’aime pas vraiment… Les raisons pourquoi je t’aime sont multiples, mais je les ai découvertes bien après que j’eu su que je t’aimais!

MAJ
Ça prouve aussi qu’il y a des sujets que même la science ne peut élucider et pour lesquels, les raisons (et la raison) ne sont souvent qu’accessoires. Le monde des émotions humaines n’entre que difficilement dans les petites cases de l’analyse, mais ça ne fait pas de ces sujets, des sujets moins capitaux pour une vie heureuse. Des fois, faut se foutre de la raison…