dimanche 8 novembre 2009

La vérité sur mes twitts controversés, sans autocensure

AVERTISSEMENT
Ce qui suit n’est pas à lire pour les cœurs sensibles. Si c’est votre cas, changez de page.


Au cours de l’été, J’ai documenté sous forme de Twitts, les différentes étapes de mon opération de changement de sexe. Ils sont d’ailleurs tous répertoriés dans mon billet Chronologie des états d’âme d’un changement de sexe. J’en disais aussi :

Pour mes lecteurs qui ne sont pas des amis Facebook ou des Followers Twitter, voici les différents états d’âme que j’ai pu vivre avant pendant et après mon opération de changement de sexe. Ce sont des extraits choisis de mon site Twitter et ils sont en ordre chronologique plutôt qu’anté-chronologique comme ils apparaissent dans Twitter. Aussi, il y a de nombreuses fautes d’orthographes et de signes manquants. J’ai écrit ça via mon Black Berry et sous l’effet d’antidouleurs… Voilà


Mise en contexte
J’ai écrit ça pour me souvenir des nombreux moments charnières de cette étape cruciale de ma vie. Il n’y a cependant pas de photos ou vidéos (en ligne) de cette portion de ma vie et croyez-le ou non, je me suis énormément autocensurée dans ce que je disais. Cependant, j’en disais juste assez pour me souvenir de ce que je vivais précisément à chacun de ces moments. Or, il semble que certains de ces twitts ont frappé l’imaginaire ou ont choqué certains individus. J’en parlais aussi dans cet autre billet, Un gentil message. Il semble même qu’un twitt en particulier a attiré l’attention et fait réagir énormément de gens. À tel point que le journaliste de Bande à Part de Radio-Canada le suggère comme Twitt de l’année à la Revue P45 dans l’un de ses twitts. Le voici donc :

«anti-inflamatoire + anti-douleur - lejus de pruneau que je n'ai pais pris :
contipation. Je viens de passer 45min a chier une brique »


L’autre twitt qui a dérangé est aussi :

le catheter et le moule vaginal sont enfin enleves. Quelle difference ca fait


La vérité sur mes twitts dérangeants
Lors d’une vaginoplastie, il est nécessaire d’introduire un moule dans la nouvelle cavité vaginale, afin de créer et de maintenir ouverte, cette nouvelle cavité. Pour ce faire, les nouvelles grandes lèvres sont cousues ensemble afin de retenir le moule à l’intérieur du corps, durant une semaine. Plus les jours passent, plus ce moule cherche à sortir du corps et plus la douleur devient INSUPORTABLE. Le retrait des points de suture des grandes lèvres puis du moule vaginal est donc une libération à plusieurs points de vue. Tout d’abord, la douleur diminue soudainement de moitié, puis on peut commencer à voir ce à quoi aura l’air le nouveau vagin. C’est donc un moment extrêmement émotif et hautement réconfortant. Aussi, lors de cette première semaine postopératoire interminable, nous prenons de fortes doses d’antidouleurs. Les antidouleurs ont la particularité d’induire la constipation. Dans des conditions différentes, la constipation en soi est déjà un calvaire. Mais pour la transsexuelle, ça devient un enfer indicible. C’est qu’il est strictement interdit de forcer lors des visites à la selle parce que cela peut endommager grandement le nouveau vagin et même conduire à la perte de celui-ci, qui pourrait sous la pression, se dégager du corps. On nous informe d’ailleurs qu’une trans a déjà retrouvé celui-ci, dans la cuvette après avoir forcé. Chaque visite à la toilette devient donc un moment des plus angoissants. Imaginez alors une visite à la toilette lorsque vous devenez constipé et que vous ne devez en aucun cas, forcer. C’est l’enfer que j’ai vécu lors de ce que l’on considère « le twitt de l’année ». J’ai d’ailleurs perdu trois points de suture de mon néo-vagin, lors de cette péripétie. Vous avez donc le contexte.

Tant qu’à être dans les confidences
Dans mon billet Ma convalescence post-op, je vous parlais de ce qu’était une escarre, mais sans expliquer pourquoi je vous parlais de ça. En fait, je suis allée dans des hôtels qui sont très écologiques et qui ont du papier de toilette qui se doit de ne pas engorger leur fosse septique. Ce papier est donc très fragile et il y a de petites portions qui restent constamment collées après le corps lorsqu’on s’essuie. Or, un matin, je remarque des filaments blancs qui pendent de mon vagin. Croyant que ce sont des particules de papier de toilette, je tire dessus. C’était malheureusement les escarres (gale qui est blanche plutôt que brune, dans des milieux humides) de mes petites lèvres. Elles sont encore en train de cicatriser difficilement à ce jour… Vous savez donc maintenant la vérité. Presque toute la vérité…