Aujourd’hui ça fait 15 ans que la chose la plus extraordinaire du monde m’est arrivée. Je t’ai rencontré et ma vie a à tout jamais changé. Notre histoire est belle, calme et sereine. Elle est tortueuse aussi. Elle est banale et marginale. Elle est pleine de moments simples qui me rendent si heureuse. Elle est vide de turpitudes, mais ô combien garnie de petites attentions, de regards langoureux, de mots doux, de caresses délicates, de pensées altruistes, de gestes gratuits, de chaleur contagieuse, de passions partagées, de voyages mémorables, de pique-niques improvisés, d’admiration réciproque, de moments intimes, de balades lancinantes, d’observation béate, d’horticulture du bonheur, de cuisine complice, de détentes imaginatives, d’écoute et de découverte sonore, d’odeurs du bonheur, de rires palpables, de pleurs aussi, d’obstacles franchis, de projets réalisés et encore à faire, de découvertes communes, d’introspections continuelles, d’observations méditatives, de combats et de victoires, de générosité, de discussions et d’écoutes, d’appréciation mutuelle, d’élans fougueux, de retenue judicieuse, d’adaptation et de compréhension.
Ces petits riens font tellement un gros tout!
Te dire les mots « je t’aime » semble si banal par rapport à l’expérience enivrante d’être avec toi! Mais bon, à défaut d’inventer un mot qui soit à la hauteur de tout ce que je vis avec toi, je te le répète, comme je le fais chaque jour, sans effort depuis 15 ans, je t’AIME et je te trouve tellement BELLE. Je suis la personne la plus chanceuse du monde…
mercredi 29 avril 2009
lundi 27 avril 2009
Quelle belle journée, que je suis simplement heureuse
En fin de journée, je suis allée faire un tour à ma succursale du Laika. Puis, une connaissance d’il y a vingt ans vint me voir. Ça faisait une éternité que je ne l’avais vue. François et moi avons travaillé ensemble sur quelques projets, dans une autre vie, alors que je faisais la direction marketing et de production d’une boîte de service technique audiovisuel. Il me dit qu’il a suivi avec intérêt les diverses péripéties qui ont secoué ma vie ces derniers 18 mois, depuis la France, où il vit pour la plupart du temps maintenant. Puis je lui demande « trouves-tu que j’ai changé ? ». Il me répond, si ce n’était de ta médiatisation, jamais je ne t’aurais reconnue. D’où j’étais assis, ce que je voyais était une femme. Pas le Michel que j’ai connu. Et d’ici, devant toi, la seule chose que je reconnaisse un peu est ta voix. Que ça me fit plaisir. Surtout que François n’a jamais été un « bullshiteux ». J’en suis vraiment ravie. Mais ce n’est pas tout, comme c’est l’été, les rues de Montréal sont bondées de monde. Habituellement les groupes d’adolescents sont ceux avec qui j’ai le plus de mailles à partir. Mais aujourd’hui, rien, niet! Ils me regardent et passent leur chemin comme si rien n’avait l’air de clocher particulièrement. Mettons que c’est peut-être encore qu’une journée de très grande chance, mais disons que ça me fait un bien fou et que l’idée de finalement commencer « à passer » comme on dit dans le monde trans, me fait un plaisir immense. J’en suis très, mais très heureuse. Je suis consciente que lorsque j’ouvre la bouche ou que dans d’autres circonstances, cet état de fait peut encore basculer complètement. Mais ce soir, je vous écris ce billet de mon bureau et j’ai un très grand sourire sur mes lèvres…
C’est peut-être aussi la magie de ma petite robe fleurie ?
C’est peut-être aussi la magie de ma petite robe fleurie ?
Pub faisant l’éloge de la tolérance envers les transsexuelles
Voici un pub d’une institution bancaire d’Argentine, qui fait l’apologie de la tolérance envers les transsexuelles. J’avais déjà regardé cette publicité il y a quelques mois, mais c’est un twitt de Webgirrrl qui me l’a rafraîchi à la mémoire et je me suis dit « pourquoi ne pas la partager avec vous »? Alors la voici donc.
À quand une publicité similaire au Québec et au Canada?
À quand une publicité similaire au Québec et au Canada?
Le P.-S. de ma Bibitte
Bibitte est le nom d’amour que je donne à la femme de ma vie. Elle ne se prononce jamais sur ce que nous vivons parce qu’elle exerce un métier pour lequel elle doit conserver le plus possible l’anonymat, afin d’être réellement efficace. Elle ne sera donc jamais médiatisée, à tout le moins, avant sa retraite. Mais sporadiquement, elle pond un billet pour mon blogue principal. C’est ce qu’elle fit ce week-end dans son billet Critique musicale du début 2009 de Bibitte Électrique. Or dans ce billet, elle fait un post-scriptum qui rejoint le thème de Femme 2.0 et c’est avec plaisir que je le reprends ici :
P.-S. Un petit mot pour vous dire que Michelle et moi allons fêter notre 15 anniversaire cette semaine. Je suis tellement heureuse d’avoir choisi de rester ouverte à vivre l’expérience de la métamorphose de Michelle. De voire la personne que j’aime devenir de plus en plus épanouie, rayonnante, encore plus belle et plus drôle et de découvrir en moi, tout le potentiel de me donner accès à vivre une aventure à travers laquelle je m’épanouie aussi, m’amène à rendre hommage à la vie, à l’amour et à l’ouverture à soi et à l’autre dans le respect de l’un et l’autre. Merci de tout mon cœur pour tout le support que vous nous donnez à Michelle et moi.
Bibitte…
dimanche 26 avril 2009
Encore surprise
Vendredi dernier, je vais dans un dépanneur dans lequel je n’ai pas l’habitude d’aller pour acheter du sucre et de la crème pour le café. Lorsque j’arrive à la caisse, un jeune client avec un œil au beurre noir me regarde dans les yeux et cris : WOW. Je le regarde stupéfaite, ne sachant pas trop quoi penser. Me nargue t’il ou est-il en train de me cruiser? Puis il rajoute : Wow, vraiment spectaculaire! Je suis passé par là il y a deux ans. Remarquable, demande à mon chum si tu ne me crois pas! Puis je paye, et je sors de l’endroit. C’est en m’assoyant dans ma voiture que j’ai compris. C’était en fait un transboy (une femme devenue homme)! Il était fier de moi et il fallait qu’il me le dise. Moi je n’avais rien remarqué de particulier en lui, si ce n’est l’œil au beurre noir qui lui donnait un air un peu effrayant et bum. Finalement, je suis encore surprise que les gens me reconnaissent. Dire que j’avais songé un instant que tel Superman, mes lunettes me feraient disparaître de la reconnaissance publique…
Les bonnes et très mauvaises nouvelles
Commençons par la mauvaise nouvelle. J’ai un copain qui a essayé une technologie laser supposément capable d’enrayer les poils blancs. C’était une arnaque et à ce jour, aucune épilation laser ne peut venir à bout de ces poils. Je vais donc devoir me résigner à l’électrolyse. J’ai terminé l’épilation laser faciale, mais comme je suis un tout petit peu vieille, j’ai encore bien des poils de barbes qui sont blancs et qui devront passer par cette terrible torture. J’y suis déjà allée deux fois et c’est ce que j’ai vécue de plus douloureux, même avec les anesthésiants topical comme la crème EMLA ou Maxylène 5. C’est pire encore que la douleur de ma chirurgie faciale. C’est tout dire. En fait, l’électrolyse faciale (particulièrement près des lèvres et des narines) me terrorise. Mais il faut ce qu’il!
La bonne nouvelle (qui reste encore à confirmer) est que j’ai reçu par courriel, vendredi, l’information que le dossier du paiement des opérations de changement de sexe avance à grands pas et qu’il devrait se conclure (selon des sources bien informées) au mois de juin. Je vais téléphoner au MSSS cette semaine afin de confirmer avec eux si je peux vraiment me faire opérer le 30 juin tel que prévu et si cette opération sera couverte par le nouveau programme. Disons que vendredi, je volais sur un nuage à l’idée que je pourrais ENFIN me faire opérer et prendre mes 6 semaines de convalescence (à mes frais) durant la période la plus tranquille de l’année, c'est-à-dire le mois de juillet et le début août. Je croise les doigts…
La bonne nouvelle (qui reste encore à confirmer) est que j’ai reçu par courriel, vendredi, l’information que le dossier du paiement des opérations de changement de sexe avance à grands pas et qu’il devrait se conclure (selon des sources bien informées) au mois de juin. Je vais téléphoner au MSSS cette semaine afin de confirmer avec eux si je peux vraiment me faire opérer le 30 juin tel que prévu et si cette opération sera couverte par le nouveau programme. Disons que vendredi, je volais sur un nuage à l’idée que je pourrais ENFIN me faire opérer et prendre mes 6 semaines de convalescence (à mes frais) durant la période la plus tranquille de l’année, c'est-à-dire le mois de juillet et le début août. Je croise les doigts…
vendredi 24 avril 2009
Josée Blanchette, un portrait très, très émouvant
Il y a deux semaines, je rencontrai Josée Blanchette, célèbre chroniqueuse à Le Devoir et je vous en parlais dans mon billet De la transparence, de la mise en scène et de la perte de contrôle. Je vous y expliquais ce que madame Blanchette nomme « off the record ». Je viens de lire le portrait de Josée (nous sommes devenues amies d’abord dans Facebook, puis dans la vraie vie grâce à cette rencontre), Michelle ma belle... sont des mots qui vont très bien ensemble. Et j’en suis très, très touchée. Je ne peux m’imaginer un futur portrait qui soit plus attendrissant. Le sujet de ma condition et de ma personne vient d’être traité comme il ne pourra plus jamais l’être. Tout (ou presque) a été dit et il sera bien difficile (voire impossible) à un autre journaliste d’imaginer traiter ce sujet de nouveau. Je vais garder précieusement cette chronique et m’y référer durant les moments de blues. Josée, te dire MERCI ne représente qu’une infime portion de la reconnaissance que j’aie…
La conférence dont Josée parle « Sauvons le Journal de Montréal » est disponible dans mon billet Webdiffusion de ma conférence sur l’avenir des médias.
La conférence dont Josée parle « Sauvons le Journal de Montréal » est disponible dans mon billet Webdiffusion de ma conférence sur l’avenir des médias.
mercredi 15 avril 2009
CONFESSION
La seule chose de ma vie d'homme que j'ai gardée est mes pantoufles et là elles sont vraiment finies. Bibitte va être TELLEMENT heureuse que je les jette. Mais c'est fou comme nos vieilles pantoufles sont confortables. Même lorsqu'elles sont laides et usées... Il doit y avoir une symbolique là-dedans? Il y a aussi que je n'ai pas encore trouvé d'autres pantoufles de ma grandeur (13 WW pour femme)...
Reportage de RDI sur l’abolition du financement des opérations de changement de sexe en Alberta
C’est avec plaisir que j’ai participé au reportage de RDI sur l’abolition du financement des opérations de changement de sexe en Alberta
L’hyperlien est ici
L’hyperlien est ici
mardi 14 avril 2009
Les préjugés sont forts
Ça n’a rien à voir avec la transsexualité, mais ça illustre à quel point on juge le contenu à partir de son emballage. J'ai pleuré de joie en voyant ça. WOW. À bas les préjugés...
MAJ
Ça prouve aussi que moi-même j'ai des préjugés. Mais je travaille très, très fort pour m'en débarasser...
jeudi 9 avril 2009
De la transparence, de la mise en scène et de la perte de contrôle
On me dit souvent que je suis très transparente sur le Web. C’est vrai en partie. J’ai d’ailleurs déjà parlé de l’importance de l’authenticité, de la perte de contrôle salutaire (par rapport à vos contenus Web) de savoir déconner et des différents types de transparence. Cependant, depuis un certain nombre de semaines, je réalise aussi que même la transparence radicale (comme j’aime à l’appeler) est elle-même toujours une mise en scène que je contrôle totalement. JE décide ce que je partage, comment je le partage, quand je le fais et j’ai souvent un objectif sous-tendant cette communication. Je contrôle absolument tout. Or tout à l’heure, je rencontre la journaliste Josée Blanchette qui veut faire un topo sur moi pour le journal Le Devoir et ça m’énerve. J’ai une très grande confiance en madame Blanchette que j’aime beaucoup. Je suis convaincue que son topo me sera favorable et qu’il sera très humain, à l‘image de ce qu’elle a l’habitude de faire. Mais de céder le contrôle de mon image à quelqu’un d’autre, maudit que ça me fatigue….
À chaque fois que j’ai eu une entrevue à propos de moi, j’ai mis des balises très strictes. On ne pouvait pas me parler de tel ou tel sujet ou me questionner sur ceci ou cela. J’ai en outre refusé de nombreuses entrevues et documentaires qu’on voulait faire sur moi. Je ne suis pas une bête de cirque et mon image c’est mon brand. Je la contrôle donc très, très soigneusement. Mais là je me lance dans le vide et ça me donne le vertige…
MAJ
J’ai eu une très belle rencontre avec Josée Blanchette qui est très humaine, brillante, rigolote et ouverte. Elle me fit d’ailleurs remarquer qu’au fil de ses questions avec lesquelles je répondais spontanément, je lui répétais très souvent « mais ça tu ne peux pas écrire ça ». C’est comme si j’ai un désir franc et ouvert de partager qui je suis, mais qu’en même temps, je suis constamment à l’affut de comment ce que je dirais, pourrait avoir un impact sur les gens qui m’entourent (lire ici mes très proches) et sur l’image que les gens pourraient se faire de moi s’ils savaient vraiment tout. C’est une forme de pudeur disons. J’ai encore bien des zones secrètes qui se doivent de le rester. C’était comme une danse impudique que je ne voudrais pas qu’on regarde. J’ai comme le besoin de justifier bien des choses en les disant, afin qu’elle comprenne vraiment, mais ces choses sont encore trop proches de moi pour que je les partage au monde entier. Peut-être lorsque je serais vieille…
À chaque fois que j’ai eu une entrevue à propos de moi, j’ai mis des balises très strictes. On ne pouvait pas me parler de tel ou tel sujet ou me questionner sur ceci ou cela. J’ai en outre refusé de nombreuses entrevues et documentaires qu’on voulait faire sur moi. Je ne suis pas une bête de cirque et mon image c’est mon brand. Je la contrôle donc très, très soigneusement. Mais là je me lance dans le vide et ça me donne le vertige…
MAJ
J’ai eu une très belle rencontre avec Josée Blanchette qui est très humaine, brillante, rigolote et ouverte. Elle me fit d’ailleurs remarquer qu’au fil de ses questions avec lesquelles je répondais spontanément, je lui répétais très souvent « mais ça tu ne peux pas écrire ça ». C’est comme si j’ai un désir franc et ouvert de partager qui je suis, mais qu’en même temps, je suis constamment à l’affut de comment ce que je dirais, pourrait avoir un impact sur les gens qui m’entourent (lire ici mes très proches) et sur l’image que les gens pourraient se faire de moi s’ils savaient vraiment tout. C’est une forme de pudeur disons. J’ai encore bien des zones secrètes qui se doivent de le rester. C’était comme une danse impudique que je ne voudrais pas qu’on regarde. J’ai comme le besoin de justifier bien des choses en les disant, afin qu’elle comprenne vraiment, mais ces choses sont encore trop proches de moi pour que je les partage au monde entier. Peut-être lorsque je serais vieille…
dimanche 5 avril 2009
Mes bonnes adresses fashion
D’être de ma grandeur et de devoir s’habiller avec un peu de style n’est pas une chose facile et bien des copines trans ou même des femmes d’une certaine grandeur me demandent à quel endroit je magasine. Pour les souliers (je porte du 13WW), c’est définitivement chez Chaussures Eureka sur St-Hubert. Il tient d’ailleurs les grandeurs jusqu’à la pointure 14. À cet effet, la semaine dernière, nous étions Bibitte et moi dans le Vieux-Monbtréal et une dame plus grande encore que moi (elle venait de Victoria B.C.) voulait savoir à quel endroit une belle et grande femme comme moi trouvait ses chaussures (elle fit ma journée mettons) et c’est avec grand plaisir que je lui dis que le seul magasin ayant sa pointure (14) était Eureka. Il y a bien aussi Tony Papas sur Mont-Royal et Tony sur Green qui se vantent de tenir de telles grandeurs, mais pour mal faire, à chaque fois que j’y suis allée, ils n’avaient aucune chaussure à me montrer Duh…
Pour les tailleurs, ma préférée est définitivement la copine Nathalie Bourgoin d’Ocollection à Ste-Thérèse. L’été dernier, lors de ma convalescence, Nathalie vint passer un bout d’après-midi avec moi et elle me fit remarquer à quel point mes bras étaient désormais petits. Ça me fit tellement de bien! Elle est aussi celle qui me montra à me mettre du mascara, elle sortit avec moi lors de mes premiers balbutiements de femme et comme elle est de la même grandeur que moi, ça me rassurait vraiment de marcher à côté d’une belle grande femme comme elle et je m’en sentais moins complexée. J’habille aussi du médium dans certains éléments de sa collection (elle habille les femmes jusqu’à 6 pieds et six pouces). Ça m’aide donc à me trouve pas mal petite (gros sourire).
Il y a bien certainement la boutique Grandheur sur St-Denis et l’accueil chaleureux d’Hélène Genest et certaines de ses pièces qui sont remarquables. La difficulté pour m’habiller est beaucoup reliée aux tops et aux souliers puisque pour les jupes, il y a bien des endroits qui me vont très bien. Par exemple, j’aime bien la boutique de Katrin Leblond sur St-Laurent. Ils sont tellement allumés là-bas que si le top d’une pièce ne vous fait pas, comme ce ne sont que des designers québécois qui sont en vente là, ils vont prendre vos mesures et vous faire faire les ajustements à prix très raisonnables. Pour les jupes j’aime bien aussi Paris Pas cher sur St-Denis, Style Com sur Mont-Royal (ne le dites à personne, mais), il y a aussi le AdditionElle sur St-Hubert et le Winners de Place Montréal Trust, le H&M sur Ste Catherine et oui (quelques trop rares fois) différentes boutiques des Courts Mt-Royal. Pour les bijoux, j’y vais au gré des ventes trottoirs selon mes diverses pérégrinations, mais je suggère chez Zone sur st-Denis. Bien que ce soit un magasin de meubles et d’accessoires de cuisine, ils ont aussi un présentoir bijoux avec des trouvailles originales à petit prix.
Maintenant que je suis de plus en plus femme, je vais vraiment dans de nouveaux endroits dans lesquels je n’osais mettre les pieds avant. Mais les magasins que je vous ai nommés plus haut n’ont JAMAIS été déplacés ou déplaisants avec moi. Ils m’ont tous grandement aidée dans ma transition et je vous les recommande chaudement.
Pour les tailleurs, ma préférée est définitivement la copine Nathalie Bourgoin d’Ocollection à Ste-Thérèse. L’été dernier, lors de ma convalescence, Nathalie vint passer un bout d’après-midi avec moi et elle me fit remarquer à quel point mes bras étaient désormais petits. Ça me fit tellement de bien! Elle est aussi celle qui me montra à me mettre du mascara, elle sortit avec moi lors de mes premiers balbutiements de femme et comme elle est de la même grandeur que moi, ça me rassurait vraiment de marcher à côté d’une belle grande femme comme elle et je m’en sentais moins complexée. J’habille aussi du médium dans certains éléments de sa collection (elle habille les femmes jusqu’à 6 pieds et six pouces). Ça m’aide donc à me trouve pas mal petite (gros sourire).
Il y a bien certainement la boutique Grandheur sur St-Denis et l’accueil chaleureux d’Hélène Genest et certaines de ses pièces qui sont remarquables. La difficulté pour m’habiller est beaucoup reliée aux tops et aux souliers puisque pour les jupes, il y a bien des endroits qui me vont très bien. Par exemple, j’aime bien la boutique de Katrin Leblond sur St-Laurent. Ils sont tellement allumés là-bas que si le top d’une pièce ne vous fait pas, comme ce ne sont que des designers québécois qui sont en vente là, ils vont prendre vos mesures et vous faire faire les ajustements à prix très raisonnables. Pour les jupes j’aime bien aussi Paris Pas cher sur St-Denis, Style Com sur Mont-Royal (ne le dites à personne, mais), il y a aussi le AdditionElle sur St-Hubert et le Winners de Place Montréal Trust, le H&M sur Ste Catherine et oui (quelques trop rares fois) différentes boutiques des Courts Mt-Royal. Pour les bijoux, j’y vais au gré des ventes trottoirs selon mes diverses pérégrinations, mais je suggère chez Zone sur st-Denis. Bien que ce soit un magasin de meubles et d’accessoires de cuisine, ils ont aussi un présentoir bijoux avec des trouvailles originales à petit prix.
Maintenant que je suis de plus en plus femme, je vais vraiment dans de nouveaux endroits dans lesquels je n’osais mettre les pieds avant. Mais les magasins que je vous ai nommés plus haut n’ont JAMAIS été déplacés ou déplaisants avec moi. Ils m’ont tous grandement aidée dans ma transition et je vous les recommande chaudement.
MAJ
Pour mes premières lunettes, ça a été chez Georges Laoun sur St-Denis.
Pour mes premières lunettes, ça a été chez Georges Laoun sur St-Denis.
samedi 4 avril 2009
Ce qui se passe dans la tête des gens qui m’interpellent
Encore bien des gens m’appellent « monsieur ». À chaque fois c’est comme si on me plantait un couteau dans le ventre. Hier j’étais avec Bibitte dans un resto du Mile-End, Le Tridici3 pour ne pas le nommer. Le serveur vient pour prendre notre commande et avant même que je n’aie le temps d’ouvrir la bouche il me dit « et pour monsieur ce sera? » Je lui réponds donc mon traditionnel oui « mademoiselle je vais prendre xyz ». Habituellement, je me fais à croire que c’est ma voix qui trahit mon ancienne masculinité, mais dans ce cas, c’était clairement autre chose. Bibitte me dit que c’est peut-être mes sourcils qui sont maintenant plus foncés que ma teinture blonde, mais disons que j’ai de gros doutes là-dessus. En fait, je ne sais plus quoi féminiser encore. J’imagine qu’après ma vaginoplastie, je vais me sentir encore plus femme et que mon « aura » irradiera des vibrations encore plus féminines. J’imagine aussi que l’effet des hormones va encore accentuer mes aspects féminins plus subtils comme ma silhouette et mes manières, mais bon, vais-je un jour y arriver?
La semaine dernière je vais sur une terrasse sur St-Denis. Une personne sort de l’intérieur et vient me voir toute nerveuse. Il me dit « excusez-moi de vous déranger, je sais que ça ne se fait pas, mais je veux vous dire à quel point je vous admire, pour vos blogues, pour Tout le monde en parle et pour tout ce que vous faites et pour tout ce que vous êtes ». Je le remercie sincèrement puis la serveuse prend notre commande. Puis à ma surprise, la personne en question est le suiteur de la place qui vient nous porter notre commande. Il donne le verre et l’assiette à Bibitte en lui disant madame puis il me sert en me disant « monsieur ». Je le reprends en lui signifiant que c’est plutôt madame, mais il me répond « Mais non moi je sais que c’est monsieur ». J’insiste pour qu’il m’appelle madame, ce qu’il fit avec un regard des plus perplexe. Puis je me mis à me questionner. Mais pourquoi cette personne qui dit m’admirer, qui dit lire mes blogues insiste t’elle pour m’appeler monsieur? Lorsqu’il dit qu’il sait, il sait quoi au juste? Bibitte et moi étions stupéfaites. Mais qu’est-ce qui se passe dans la tête de ces gens. Ne voient-ils pas que je suis une femme? Ne comprennent-ils pas qu’il est plus délicat de m’appeler madame que monsieur? Si j’étais une travestie plutôt qu’une transsexuelle, ne serait-il pas tout de même plus judicieux de m’appeler madame que monsieur, surtout dans un contexte que ces personnes font du service aux tables et devraient vouloir avoir un bon pourboire pour le travail qu’ils font? Je suis vraiment perplexe et ai bien de la difficulté à comprendre ces comportements.
Je me suis aussi rendu compte que les personnes qui m’admirent ou qui me méprisent avec exagération réagissent en fait à quelque chose qui leur appartient et que je suis en fait le miroir grossissant de ces choses qui leur sont intérieures. Ma condition a pour effet d’augmenter ces zones inconscientes chez les gens que je peux rencontrer. Par exemple, quelqu’un qui me méprise exagérément est probablement très inconfortable avec sa propre sexualité et a peut-être une homosexualité refoulée. De comprendre ça m’aide à relativiser ces réactions diverses que des inconnus peuvent me faire vivre sur une base désormais quotidienne. Aussi, je ne suis définitivement plus quelqu’un d’anonyme et j’ai comme l’impression que ça risque d’être comme ça pour le reste de ma vie, au Québec du moins. J’ai d’ailleurs très hâte d’aller faire un tout aux États-Unis ou à Toronto ou ailleurs pour observer si ces diverses réactions s’estomperont…
La semaine dernière je vais sur une terrasse sur St-Denis. Une personne sort de l’intérieur et vient me voir toute nerveuse. Il me dit « excusez-moi de vous déranger, je sais que ça ne se fait pas, mais je veux vous dire à quel point je vous admire, pour vos blogues, pour Tout le monde en parle et pour tout ce que vous faites et pour tout ce que vous êtes ». Je le remercie sincèrement puis la serveuse prend notre commande. Puis à ma surprise, la personne en question est le suiteur de la place qui vient nous porter notre commande. Il donne le verre et l’assiette à Bibitte en lui disant madame puis il me sert en me disant « monsieur ». Je le reprends en lui signifiant que c’est plutôt madame, mais il me répond « Mais non moi je sais que c’est monsieur ». J’insiste pour qu’il m’appelle madame, ce qu’il fit avec un regard des plus perplexe. Puis je me mis à me questionner. Mais pourquoi cette personne qui dit m’admirer, qui dit lire mes blogues insiste t’elle pour m’appeler monsieur? Lorsqu’il dit qu’il sait, il sait quoi au juste? Bibitte et moi étions stupéfaites. Mais qu’est-ce qui se passe dans la tête de ces gens. Ne voient-ils pas que je suis une femme? Ne comprennent-ils pas qu’il est plus délicat de m’appeler madame que monsieur? Si j’étais une travestie plutôt qu’une transsexuelle, ne serait-il pas tout de même plus judicieux de m’appeler madame que monsieur, surtout dans un contexte que ces personnes font du service aux tables et devraient vouloir avoir un bon pourboire pour le travail qu’ils font? Je suis vraiment perplexe et ai bien de la difficulté à comprendre ces comportements.
Je me suis aussi rendu compte que les personnes qui m’admirent ou qui me méprisent avec exagération réagissent en fait à quelque chose qui leur appartient et que je suis en fait le miroir grossissant de ces choses qui leur sont intérieures. Ma condition a pour effet d’augmenter ces zones inconscientes chez les gens que je peux rencontrer. Par exemple, quelqu’un qui me méprise exagérément est probablement très inconfortable avec sa propre sexualité et a peut-être une homosexualité refoulée. De comprendre ça m’aide à relativiser ces réactions diverses que des inconnus peuvent me faire vivre sur une base désormais quotidienne. Aussi, je ne suis définitivement plus quelqu’un d’anonyme et j’ai comme l’impression que ça risque d’être comme ça pour le reste de ma vie, au Québec du moins. J’ai d’ailleurs très hâte d’aller faire un tout aux États-Unis ou à Toronto ou ailleurs pour observer si ces diverses réactions s’estomperont…
Entrevue pour la revue La Cité bisexuelle
Il y a une semaine de ça, j’ai accepté de donner une entrevue sur ma condition à la revue La Cité bisexuelle. Ils en on fait le papier Michelle Blanc en toute franchise à La Cité bisexuelle. Les lecteurs assidus de ce blogue n’apprendront peut-être rien de nouveau, si ce n’est que les questions qu’ils m’ont posées concentrent plusieurs infos qui sont ici réparties sur plusieurs billets. Bonne lecture…
En prime, il y a aussi l’article Michelle Blanc une transsexuelle qui s’assume qui reprends mes entrevues à La Fosse aux Lionnes et à Tout le monde en parle.
En prime, il y a aussi l’article Michelle Blanc une transsexuelle qui s’assume qui reprends mes entrevues à La Fosse aux Lionnes et à Tout le monde en parle.
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