jeudi 17 juillet 2008
Se faire une carapace
Avant l’éclatement de mes mécanismes de défense et mon entrée dans la réalité transsexuelle, j’étais une personne avec la mèche courte et la susceptibilité grande. Depuis, peu a changé à ce chapitre sauf que maintenant, ça me fait terriblement souffrir. Mais comment se fait-on une carapace? C’est une question que je vais investiguer à fond avec mon psy, à son retour de vacance, car c’est rendu vraiment difficile pour moi. À chaque fois qu’on me dit il ou qu’on se réfère à moi comme un homme, ça me blesse un peu et cette blessure grandit de jour en jour. Le pire, c’est quand je paye pour un produit ou un service et qu’on me donne du « monsieur ». Là je ne suis vraiment pas contente et si je peux exprimer mon mécontentement, je me sens mieux. Sinon, je reviens chez moi avec une boule de frustration dont je ne sais que faire. Je croyais que la FFS enrayerai ça une fois pour toutes, mais ce n’est vraiment pas le cas. Ce qui a changé est que lorsque je suis assise sur une terrasse du centre-ville, les passants qui auparavant lorsqu’ils s’adonnaient à me voir, me fixaient du regard avec une insistance accompagnée quelquefois de mépris, on me pointait du doigt et ou on se moquait ouvertement de moi. Maintenant, au regard furtif, je ne sors plus comme avant, de la masse. Alors, les gens me regardent puis continuent de balayer ailleurs du regard. C’est déjà ça. Cependant, si on est assis pas très loin de moi et comme le font souvent les gens, on commence à observer chacune des personnes de l’environnement proche, il semble qu’on s’aperçoive facilement qu’il y a quelque chose qui cloche chez moi et les regards se font dès lors, plus persistent. Je comprends que je suis encore enflée, que l’effet complet sur le corps des hormones, prend environ deux ans et que je n’en prends que depuis 6 mois, que ma voix et mes manières ont encore besoin de beaucoup de travail et que je suis aussi d’une grandeur hors norme pour un homme, donc que ça attire l’attention encore plus, pour une femme. Je sais tous ces éléments et je comprends cette insistance des gens à me décortiquer ou à me juger du regard. Mais comment vivre avec ça tous les jours sans que ça ne m’affecte? Là est la grande question à laquelle je n’ai pas encore de réponse et avec laquelle je me dois de composer coûte que coûte, probablement pour le reste de mes jours…
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1 commentaire:
Allo Michelle,
lorsque je t'ai rencontrée tu m'as mentionné que pour toi, il t'étais difficile de ne pas observer ton environnement lorsque tu es en public. À mon avis, tu dois vraiment travailler cet aspect maintenant. Si tu regardes la réaction des autres constamment, tu 'sents la victime', te sent observée et ça contribue à alimenter ton manque de confiance en toi en tant que femme.
C'est sûr que je suis privilégiée de ne pas avoir le gabarit trop 'homme' mais je considère qu'en haut des épaules c'est assez masculin merci.
N'empêche....je TRANSPIRE la confiance , la joie de ce changement et je ne regarde que très peu autour de moi. Les étrangers...j'en ai TELLEMENT rien à cirer (désolée pour les inconnus qui me liront et qui ne portent pas de jugements!!). J'ai aussi ÉNORMÉMENT travaillée sur ma démarche, ma posture, mon non-verbal et ma voix (encore à travailler). La féminité, c'est une ensemble de petites choses.
Bref, travaille ces aspects POUR TOI, pour 'l'inner peace' et le plaisir de sentir que l'intérieur devient de plus en plus syunchronisé avec l'extérieur...
Lâche-pas et dis-toi que ton visage continue de se féminiser et de se placer à chaque jour...Je compare souvent la période de transition comme un balancier. Au début, il y a 1Kg de poids du côté masculin et nous ne pouvons q'ajouter une plume par jour du côté féminin...
La patience est la qualité intrinsèque de la réussite d'une transition bien avant le courage...!
Au plaisir,
Frédérique
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