mercredi 28 janvier 2009
Bienvenue aux auditeurs de La fosse aux lionnes
MAJ
Pour les potes d’outre-Atlantique et mes lecteurs réguliers qui n’ont peut-être pas vu ce clip, le voici donc sur Dailymotion. Merci à mon ancien associé, Jean-François Renaud d’avoir eu la gentillesse de numériser le fichier vidéo.
div>
Michelle_Blanc-La_Fosse_aux_lionnes-Zone3-SRC-V2
Uploaded by MichelleBlanc
lundi 26 janvier 2009
Réponse à un étudiant de secondaire cinq
Q-À quel moment avez-vous commencé à penser sérieusement à l’opération et pourquoi? Comment avez-vous su que vous aviez un besoin réel de recourir à la réassignation hormono-chirurgicale?
R-Une fois que j’ai eu mon diagnostic et que j’avais le choix d’être en dépression sévère le reste de mes jours avec aucun traitement possible ou de faire une transition.
Q-Qu’est-ce que vous espérez (vos attentes) de ce changement dans votre vie?
R-J’espère être un jour enfin perçu comme une femme
Q-Vous arrive-t-il de penser aux regrets qui pourraient survenir après une opération de cette envergure? Expliquez comme bon vous semble…
R-J’y songe et je n’entrevois pas avoir aucun regret. J’en parle avec mon psy et je suis très confortable avec le fait de devenir une femme. Cela étant dit, il est évident que j’ai subi de grosses pertes et fait de gros gains. Par exemple, j’ai perdu le contact avec certains membres de ma famille ou encore je ne suis plus invitée aux événements des « boyz ». Par contre, je me suis fait énormément de nouveaux amis et ce sont maintenant les « girlz » qui m’invitent à leurs événements (diner, soirée etc.)
Q-Selon vous, quels sont les points positifs les plus importants de cette intervention?
R-Je vais pouvoir prendre des doses d’hormones beaucoup plus faibles ce qui sera mieux pour ma santé en général. Je vais être anatomiquement une femme et les changements corporels inhérents aux hormones vont s’accélérer puisque je n’aurais plus de testostérone. Je vais aussi pouvoir expérimenter ce que c’est que de se faire pénétrer et jouir comme une femme.
Q-Les points négatifs?
R-Une grosse intervention chirurgicale comme celle-là, comporte des risques et ça va demander de l’adaptation pour apprendre à vivre avec ce nouveau sexe. L’autre point négatif est le coût de cette et des nombreuses opérations nécessaires à un tel changement de vie. Il appert que le gouvernement payera pour certaines ou toutes les opérations de changements de sexe, mais les critères d’admissibilités et les paramètres de ce programme ne sont pas encore déterminés.
Q-Percevez-vous votre situation comme une maladie mentale ou plutôt comme une erreur de la nature? Expliquez comme bon vous semble…
R-La science classe la dysphorie d’identité de genre comme une maladie mentale se traitant par la transition. Mais de plus en plus, cette vision est contestée et on présente cela plutôt comme une particularité de la nature. Tout comme la trisomie, cela arrive de manière statistiquement aléatoire, on médicalise la condition, mais en réalité il semble que ce ne soit plutôt qu’une des nombreuses expressions possibles de la nature. Mais tout comme la trisomie qui n’est peut-être pas une maladie, les gens aux prises avec la dysphorie d’identité de genre doivent composer avec un nombre incroyable d’enjeux de toutes sortes et l’appuie de la société pour les aider à s’intégrer physiquement, psychologiquement et socialement n’est certes pas un luxe.
Q-Si je comprends bien, le but de l’opération est de devenir ce qu’une personne à toujours été (homme, femme) en obtenant l’enveloppe corporelle mâle ou femelle… Ce but n’est-il pas de se fondre parmi la masse? Donc, pourquoi s’attribuer le statut de transsexuel qui peut mettre les transsexuels dans une classe à part?
R-Le statut de transsexuelle est un statut temporaire qui marque la transition. À terme, on est le sexe opposé du départ. Cependant, certaines personnes resteront trans toute leur vie et seront heureux(ses)
de cet état. On dira alors que ce sont des personnes « transgenre ».
Q-En rapport avec la question 7 : Est-ce pour aider les autres personnes atteints de la dysphorie d’identité de genre ou pour d’autres raisons selon vous?
R-L’homme a besoin de termes pour définir les choses qu’il observe et le terme transsexuel a été déterminé pour décrire les gens qui ont un esprit différent de leurs corps. Les Amérindiens avaient une grande catégorie qui comprenait les non-hétéros hommes ou femmes (le 3e sexe en fait) ils appelaient ça des « berdaches ».
Q-Croyez-vous que la société accepte bien la situation transsexuelle et pourquoi?
R-Il reste encore beaucoup de vulgarisation à faire et la société n’accepte encore que partiellement les transsexuels. C’est l’un des derniers grands tabous et plusieurs trans, lorsqu’elles sont diagnostiquées, changent de vie, de nom et d’identité et disparaissent le plus possible de la face de la société. Cette situation n’aide pas la société à les comprendre et à les accepterer. L’association de Transsexuels (elles) du Québec a une journée de la fierté trans donc le but avoué est de faire de la vulgarisation et de donner une peu de fierté sociale aux gens aux prises avec cette condition.
Q-Malgré tout, la réassignation hormono-chirurgicale reste-elle la meilleure solution pour l’instant?
R-C’est la seule solution qui fonctionne, qui a fait ses preuves et qui est reconnue par l’association internationale chargée de développer les protocoles médicaux et thérapeutiques de cette condition. The World Professional Association for Transgender Health, WPATH, www.wpath.org
Q-Devrions-nous en trouver d’autres (solutions), comme la psychothérapie afin de retrouver (ou trouver) le sentiment d’appartenance au sexe d’origine?
R-Il n’est certes pas mauvais de continuer les recherches, mais la psychothérapie et ses diverses écoles thérapeutiques (behaviorale, systémique, psychanalyse, etc.) en 50 ans d’expérimentation, n’est arrivé à aucune conclusion clinique concluante.
Q-Le choix du montant d’argent dépensé pour les différentes opérations peut varier d’une personne à l’autre, est-ce un facteur important dans la réussite de la transformation et pourquoi?
R-Oui c’est un facteur primordial parce que pour être acceptée par la société dans le genre de destination, plus le ou la trans sera semblable au sexe de destination, plus la vie en sera facilitée. Afin d’atteindre les standards normaux et correspondre le plus possible aux critères morphologiques de l’autre sexe, en fonction de la morphologie de départ, il peut être nécessaire de recourir à de très nombreuses opérations telles que : augmentation mammaire, Chirurgie de féminisation faciale, ablation de la pomme d’Adam, chirurgie des cordes vocales, épilation permanente, chirurgie de réassignation sexuelle,
Q-Si le gouvernement du Québec subventionne différentes opérations du changement de sexe, il y aura certainement une limite au montant d’argent déboursé. Dans ce cas, est-ce que la réussite de la transformation dépend du montant d’argent déboursé. Si oui, dans quelle mesure?
R-Tout nouveau pas que fera le gouvernement afin d’aider les transsexuels (elles) sera grandement apprécié de ceux-ci. La dysphorie d’identité de genre, en plus de faire souffrir les gens qui sont aux prises avec ça, entraîne de coûts sociaux énormes, qui sont encore difficilement chiffrable comme des coûts associés aux :divorces, suicides, alcoolismes, toxicomanie, prostitution, dépression sévère, augmentation de crimes associés aux désespoirs social psychologique en mental.
jeudi 22 janvier 2009
État de la situation du paiement des changements de sexe au Québec
lundi 19 janvier 2009
Yahoo Big Idea Chair, mes entrevues vidéos
Entrevue février 2008
Discussion additionelle
Entrevue août 2008
Discussion additionelle
MAJ
Ça me fait vraiment drôle de regarder ces vidéos et de constater qu’en août je n’étais plus la même personne qu'en février et que maintenant, je ne suis plus la même personne qu’en août dernier. Je change à la vitesse GRAND V mais dans la vie de tous les jours, ça ne me saute pas autant dans la face…
samedi 17 janvier 2009
Les difficultés de Bibitte
À propos de mes apparitions médias
Michelle viens d'accepter d'être invitée à l'émission La fosse aux lionnes. Enregistrement le 27 pour diffusion le 28.
L’une de mes copines fait ce commentaire :
Pis Oprah, c'est quand ? Et je ne niaise pas quand je dis ça... Bravo Michelle !
Ce à quoi je réponds :
I do have a strong French accent but in California they think it's an asset :-)
Et elle rétorque:
There ya go... you're ready to take over America ! And Oprah's show is taped in
Chicago -- a rockin' city. You definitely need an agent... or do you have one
already?
Et ma conclusion:
Je suis en discussion avec un agent pour mes conférences mais pas encore pour le reste. Anyway, tu es gentille de me voir au firmament de "whatever" mais j'ai des objectifs bien plus modestes. Je n'aime pas ça parler de ma condition mais je le fais parce que j'ai sais que ça aide bin du monde et je ne le fais que dans certains forums très ciblés, sérieux et non « sensationnaliste ». Pour parler de Web je suis une pute et j'accepte absolument toutes les demandes d'entrevues, mais pour le reste, j'y vais à reculons parce que le « downside » de ça est que ça recule le moment ou je serais finalement perçu comme une femme et que je suis en train de devenir « la trans » officielle de l’imaginaire québécois et que ça me fait chier. Mais je suis consciente du bien que ça fait et on ne peut faire avancer la cause sans casser des œufs… Alors Oprah ce n’est certes pas un rêve mais si elle m’invitait un jour, je n’aurais pas le choix
d’accepter et j’irais plus par devoir et responsabilité que par goût. Voilà…
jeudi 15 janvier 2009
Réponse aux connards qui sont contre le paiement par le gouvernement des opérations de changement de sexe
Tout ça pour vous dire que je retranscris ici ma réponse à une polémique soulevée dans le forum (tenez-vous bien) Dans le ventre de maman (sic) où on m’interpelle directement (pour me défendre tout de même et me citer en exemple).
Comme on parle de moi ici, je me permets de répondre à votre discussion, même si je ne suis pas une maman, ce qui semble être le leitmotiv initial de ce forum. En outre, comme vous êtes des mamans, je suis surprise de remarquer la véhémence de vos propos à l'encontre du paiement des opérations de réassignation sexuelle. Vous seriez d'ailleurs surprise de savoir le nombre de téléphones et de courriels de maman de transsexuelles et de transsexuels que j'ai pu recevoir. Ces femmes qui sont aussi des mère sont désespérées de voir leur enfant souffrir et de constater à quel point il n'y a aucune ressource pour aider les gens qui sont aux prises avec cette condition. Et si c'était VOTRE enfant qui souffrait de cette dépression très sévère qu'est la dysphorie d'identité de genre?
Par ailleurs, on annonce en grande pompe qu’on va payer pour les opérations de changements de sexe sans fournir aux employés de la RAMQ les critères d’admissibilité de ce programme. Dans l’état actuel des choses, il n’y a qu’un psychiatre, pour tout le Québec, qui est habilité à signer les papiers reconnus par la RAMQ pour qu’elle envoie les trans se faire charcuter en ex-Tchécoslovaquie, qui sont reconnus pour botcher l’opération. D’ailleurs, le psy en question jouit de la réputation peu enviable de faire partie des 5 psychiatres qu’il est fortement suggéré de ne pas aller voir au Canada lorsqu’on vit avec la dysphorie d’identité de genre. D’ailleurs, si vous avez la chance extrême d’être accepté dans le programme, le gouvernement ne paie que pour la réassignation sexuelle. Il ne paie pas pour l’augmentation mammaire, la chirurgie de modification de la voix, la chirurgie de féminisation faciale, l’épilation et/ou l’électrolyse, les traitements hormonaux et les nombreuses dépenses à un changement de vie complet tel que l’habillement maquillage, perte d’emploie, de vie familiale, divorce, etc. associés possiblement à cette condition et à la perception négative et « freak » que les gens peuvent en avoir. Donc cette nouvelle n’est pas encore « un gros char ». Dans mon cas, si jamais j’étais éligible aux critères non encore énoncés par le gouvernement, la réassignation sexuelle me ferait épargner un gros $18 000. Sachez cependant que ma chirurgie de féminisation faciale m’a coûté $25 000, que la chirurgie de la voix en coûtera $3 000, augmentation mammaire $6 à 8 000, dentition $3 000, épilation laser à ce jour $3 000 et ce n’est pas encore terminé, psychologues (ça prend 2 diagnostics différents pour se faire opérer) à ce jour $3 250, hormones ($125 par mois depuis 14 mois et pour le reste de mes jours).
Je me compte vraiment chanceuse parce que je gagne très bien ma vie, que je peux défrayer ces coûts exorbitants et que je me considère plus chanceuse d’avoir une dysphorie que d’avoir un cancer fulgurant ou d’être paraplégique ou d’avoir une autre maladie très grave. Je ne m’apitoie pas sur mon sort, mais je reconnais que c’est une condition extrêmement difficile à vivre et que je ne la souhaite à personne. J’aurai tellement aimé être née femme ou homme et pas entre les deux. De plus, j’ai aussi été à de nombreuses rencontres de trans et ai été témoin de la souffrance de ceux et celle qui n’ont pas la chance que j’ai de faire du cash et qui se doivent de se prostituer, qui perdent leur emploie avec de très grandes difficultés à être de nouveau embauché, qui vivront continuellement entre les 2 parce qu’ils ne pourront jamais se3 payer les chirurgies nécessaires à en faire des personnes convenables socialement, que ça me rend très humble devant la grande chance que j’ai, malgré tout.
Ça me surprend aussi beaucoup de lire sur un forum de maman, des textes de mères qui n’ont pas plus de compassion pour la souffrance des autres et qui s’amusent à faire de la polémique facile avec la souffrance d’autrui. À vrai dire, ça me dégoûte et ça m’inquiète pour les enfants qui seront élevés par des mères ayant de telles valeurs…