mardi 10 mars 2009

Ma rencontre avec le chirurgien SRS

Dans le monde des trans on parle de SRS pour (Sex reassignment surgery) et aujourd’hui j’avais rendez-vous avec le célèbre Docteur Pierre Brassard. Évidemment, j’ai vérifié au préalable ce qu’on dit de lui sur Ratemds.com, j’ai visité son site (qui est bien poche au niveau technologique, puisque c’est ma profession) et surtout, j’ai pu apprécier les chirurgies qu’il avait déjà faites (attention la visite de ce site très graphique pourrait vous choquer). J’étais donc déjà préparée à rencontrer l’un des plus grands spécialistes de la vaginoplastie de la planète. Nous avons donc discuté de cette opération puis de l’augmentation mammaire. Son humour, sa candeur et son expertise m’ont grandement rassurée. Nous avons aussi discuté de la situation du paiement de l’opération de changement de sexe possiblement payée par le gouvernement du Québec. Il me dit avoir l’assurance que le gouvernement (via le Ministère de la Santé du Québec) aura tout débloqué pour la St-Jean Baptiste. Cependant, l’autoroute 35 doit être construite depuis plusieurs dizaines d’années et on ne parle plus de la construction du CHUM. J’ose donc espérer qu’ils ne disent pas n’importe quoi et qu’ils agiront promptement. Mais n’étant pas certaine de l’avancement du dossier, je vais moi-même leur téléphoner pour m’enquérir de l’état des choses. C’est que ma chirurgie est fixée pour le 30 juin et la St-Jean, est une semaine avant. Mettons que je ne voudrais pas avoir à payer cette opération puis devoir poursuivre le gouvernement du Québec et faire tout un brouhaha médiatique avec ça (comme je suis très capable de le faire). Disons que je préférerai, de loin, vivre ma convalescence sans avoir à me soucier de ce genre de tracas (pour moi et toute la communauté trans qui est dans le même bateau). En résumé, je suis revenue de ma visite avec le Dr. Brassard, enchanté et très rassuré de me faire opérer par lui.
Maj
À propos de la question orgasmique, le Dr. Brassard me répond que c’est évidemment lié à l’âge et à la libido présente avant l’opération, mais que la très grande majorité des transsexuelles rapportent avoir des orgasmes clitoridiens et ou vaginaux après l’opération. Vous serez aussi surpris d’apprendre que 2 ans après l’opération, si on fait une culture bactérienne vaginale d’une trans et d’une femme bio, on ne peut savoir la différence entre les deux. Je lui ai aussi parlé de la chirurgie de la voix qu’il me déconseille à cause du faible taux de réponse positive comme suite à cette opération (on parle de 20% de réussite). Il me conseille donc fortement de reprendre contact avec mon orthophoniste et de m’astreindre aux différents exercices qu’elle me suggère. Concernant la chirurgie d’augmentation mammaire, il me conseille des implants salins de 400 ou 450cc (qu’il déterminera le jour de l’opération) étant donné ma corpulence et l’état de développement de ma glande mammaire. Le contenu des implants est l’équivalent du sérum qu’on administre aux malades, donc s’il y a déchirure de l’enveloppe de la prothèse, il n’y a aucun danger pour le corps. D'ailleurs, la durée de vie de ces implants est de 10 à 15 ans. Il est donc possible que je doive me faire opérer de nouveau à ce moment, mais ce sera une opération sous anesthésie locale. J’ai aussi parlé des implants dits anatomiques (en forme de larme). Il m’explique que ces implants ont une enveloppe extérieure rugueuse, afin que l’implant ne bouge pas dans le corps et que la larme ne se positionne pas de travers. Le problème avec ça est que le sein semble donc figé sur le corps et qu’il n’a pas le mouvement naturel des autres implants. À propos des implants de silicone, ils n’existent que depuis 4 ans et il trouve que cette période est trop courte pour avoir un point de vue réellement sécuritaire de la longévité et de la sécurité de ceux-ci. À propos de l’opération via une incision sous le bras, c’est une opération plus délicate et s’il y avait des complications ou si encore on doit changer les implants dans 10 ou 15 ans, de toute manière il devrait faire une incision sous le sein.
Finalement, je lui ai confié que j’étais moumoune à la douleur et que je ne voulais pas souffrir. Il me répondit que la douleur était très variable d’une patiente à l’autre et que quelques jours après l’opération certaines patientes étaient prêtes à aller danser tandis que d’autres se traînaient comme des zombies et que de toute manière, il avait une bonne connaissance de toutes les drogues antidouleurs imaginables.

6 commentaires:

Chantal Beaupré a dit…

Je te remercie de tout coeur pour ta transparence et ton ouverture. Je suis très impressionnée par les photographies et le superbe travail qu'accomplit le docteur Brassard en termes de vaginoplastie. J'ignore comment véritablement exprimer ma pensée ici, mais je ne m'attendais vraiment pas à la possibilité d'un si "beau travail chirurgical". Je comprends ta confiance à l'égard de ce chirurgien, et je te souhaite le mot de Cambronne afin que l'aspect financier de cette situation se règle dans l'ordre et à ton entière satisfaction.

Jean-François Néron a dit…

Je te souhaite que tout aille bien, pas de douleur post-opératoire et beaucoup de satisfaction! Je t'envoie une tonne d'encouragement et un ange gardien pour l'assurance-bonheur. Les gens viennent d'outre-mer pour voir le dr. Brassard et il est réputé mondialement. Bon SRS!

JF

Anonyme a dit…

Impressionnant ce qu'on arrive à faire avec de la chirurgie aujourd'hui, je suis allé voir par curiosité et c'est vrai que c'est bluffant.

Je me suis déjà posé la question de l'orgasme et du plaisir car ça semble difficile à recréer chirurgicalement, je constate que ce n'est pas le cas, tant mieux pour ceux qui font ce choix !

Et bravo pour le courage d'en parler publiquement !

Pascale2003 a dit…

Bonjour, le Dr. Brassard est vraiement genial et si humain.

Ainsi que la nouvelle chirurgienne, la Dr. Belanger est aussi genial et humaine.

J'ai ete operee en janvier 2011 et je suis tres heureuse.

Pascale

Mas a dit…

Salut!! C'est génial! J'espère pour toi une longue vie heureuse!
Cependant, j'aimerais ajouter (please, ne me tapez pas dessus! xS) que le clitoris a 2x plus de terminaisons nerveuses que le gland; or, le néo-clitoris est fait à partir de gland, donc je supposerais que le néo-clitoris est quand même moins sensible que le clito naturel... Ensuite, les MTF n'ont pas de glandes de Skène (prostate féminine) faisant office de point G lors du coït (mais bon, une prostate masculine... placée dans le même endroit?) et enfin pas d'utérus ni de cavités cervicales (les cavités sont extrêmement sensibles, bien plus que le point G, et l'orgasme utérin existe aussi); il y a cela dit chez les femmes opérées une sensibilité à l'entrée du néo-vagin, puisque celle-ci a aussi été faite avec une partie du pénis sensible (gland, non?). Donc je me demande tout de même si l'orgasme d'une femme bio ne serait pas plus puissant que celui d'une MTF. Mais du moment que la personne se sente bien dans sa peau et épanouie, je pense que c'est le plus important.

Anonyme a dit…

Genial comme resumer comme jetait inquiete pour loperation jattend davoir mon autonomie habitant chez mes parents mercie michelle
paloma