De devenir une personnalité publique attire son lot de connards. Mais même sans être une « veudette », de seulement être différent est difficile à vivre et les regards, les moqueries et les insultes sont encore chose courante dans notre société qu’on clame à tord, être ouverte sur la différence. Dans ma propre famille, je suis exclue des célébrations des fêtes, des partys d’anniversaire et d’une foule d’autres événements familiaux parce que ma différence n’est pas acceptée par tous. J’appuie et je vous invite à appuyer aussi la Fondation Jasmin Roy, le GRIS, Fierté Montréal et les autres organisations permettant à la société de se débarrasser de l’homophobie et de la transphobie qui fait perdre tant d’énergie et qui brise malheureusement la vie des plus faibles qui n’ont pas les ressources intérieures pour affronter le mépris quotidien.
Voici donc deux exemples de ce matin, d’homophobie ordinaire. Je protège l’identité de ces connards parce que je ne veux pas qu’ils vivent l’ostracisassions qu’ils font vivre aux autres, mais parce que ces exemples prouvent aussi que la hargne anti-gai existe malheureusement encore.
lundi 20 décembre 2010
mercredi 27 octobre 2010
D’une vaginite 2.0
À ma grande surprise, la semaine dernière j’ai eu une vaginite. J’en étais à la fois inquiète et heureuse. Mon chirurgien m’avait prévenue que ça pouvait arriver, qu’il fallait que je m’essuie différemment de ce que j’avais l’habitude de faire et que peut-être certains savons ou tissus ne correspondraient pas à ma flore vaginale. Parlant de flore vaginale, sous la pression des hormones, deux ans après une vaginoplastie, si on fait un prélèvement vaginal chez une femme biologique ou chez une nouvelle femme et qu’on compare les deux, on ne pourra différencier lequel vient de quelle femme. C’est vraiment fascinant le corps humain… et la science. Toujours est-il que dans mon enthousiasme et avec mon sens de l’humour légendaire, j’ai partagé cette trouvaille sur les médias sociaux. Les réactions furent vives et instantanées. Plusieurs femmes trouvèrent ça très drôle, et plusieurs hommes soi-disant virils en furent choqués.
Je reçut de nombreux courriels de femmes me partageant leurs trucs pour régler ça de même que plusieurs insultes au passage. Ça a même fait les manchettes de plusieurs médias numériques! Il semble qu’il y ait des choses dont on ne parle pas. Il semble que je sois vulgaire. Il semble aussi que je sois pipi-caca. J’admets volontiers être provocatrice, j’ai toujours aimé l’humour scabreux et il est important de détruire des tabous tenaces et de parler de « vraies affaires ». Ce qui choque n’est pas seulement que J’OSE dire à la face du monde que j’ai eu une vaginite, mais que je sois une nouvelle femme, qu’on nomme aussi transsexuelle, un transexuel, un mec, un ex-mec, un transgenge ou une shemale. Tout cela en fonction de sa compréhension des termes techniques de la transsexualité, de son ouverture d’esprit et de son respect de l’autre. Cet épisode ouvre aussi tout un pan de nos perceptions sexistes et moralistes.
Constats de cette histoire
Notre société est encore bien fermée à parler du corps humain et de ses diverses sécrétions naturelles. Surtout si elles proviennent du corps de la femme. Comme j’ai longtemps été un homme, que j’ai fait une transition publique et que je ne cache pas en avoir déjà été un, je vais porter probablement l’odieux titre de Transsexuelle ou pire de transsexuel (qui est généralement réservée pour une femme qui fait une transition pour devenir un homme et au terme duquel on devrait plutôt appeler monsieur) ou d’ex-mec, je risque de mourir avec un chapeau d’article disant une connerie comme :
Michelle Blanc né Michel Leblanc est mort aujourd’hui. Il est un transsexuel qui a fait avancer la cause des personnes transgenre…
Pour suivre les discussions Twitter à propos de la vaginite (je devrais plutôt dire de ma vaginite)…
http://twitter.com/#!/search/vaginite
Je reçut de nombreux courriels de femmes me partageant leurs trucs pour régler ça de même que plusieurs insultes au passage. Ça a même fait les manchettes de plusieurs médias numériques! Il semble qu’il y ait des choses dont on ne parle pas. Il semble que je sois vulgaire. Il semble aussi que je sois pipi-caca. J’admets volontiers être provocatrice, j’ai toujours aimé l’humour scabreux et il est important de détruire des tabous tenaces et de parler de « vraies affaires ». Ce qui choque n’est pas seulement que J’OSE dire à la face du monde que j’ai eu une vaginite, mais que je sois une nouvelle femme, qu’on nomme aussi transsexuelle, un transexuel, un mec, un ex-mec, un transgenge ou une shemale. Tout cela en fonction de sa compréhension des termes techniques de la transsexualité, de son ouverture d’esprit et de son respect de l’autre. Cet épisode ouvre aussi tout un pan de nos perceptions sexistes et moralistes.
« Une femme ne dirait jamais ça » -- d’une femme
« Parce que c'est juste fucking impossible, elle a juste la peau irritée, elle peut pas avoir de vaginite criss !!! » -- d’une autre femme
« Tu connais mal tes sécrétions; c'est du smegma pas du segma. RT @PierreLuc_: Après l'histoire de vaginite, quel gars va ns parler de segma? » -- d’une sexologue à un gars qui ne sait définitivement pas de quoi il parle
« J'aimerais déclarer ceci : je n'ai pas présentement, et je n'ai jamais eu de vaginite... » -- un journaliste mâle
Constats de cette histoire
Notre société est encore bien fermée à parler du corps humain et de ses diverses sécrétions naturelles. Surtout si elles proviennent du corps de la femme. Comme j’ai longtemps été un homme, que j’ai fait une transition publique et que je ne cache pas en avoir déjà été un, je vais porter probablement l’odieux titre de Transsexuelle ou pire de transsexuel (qui est généralement réservée pour une femme qui fait une transition pour devenir un homme et au terme duquel on devrait plutôt appeler monsieur) ou d’ex-mec, je risque de mourir avec un chapeau d’article disant une connerie comme :
Michelle Blanc né Michel Leblanc est mort aujourd’hui. Il est un transsexuel qui a fait avancer la cause des personnes transgenre…
Pour suivre les discussions Twitter à propos de la vaginite (je devrais plutôt dire de ma vaginite)…
http://twitter.com/#!/search/vaginite
jeudi 1 juillet 2010
Un an dans un corps de femme
Hier ça faisait un an que j’ai eu mon opération de changement de sexe. Ça faisait aussi deux ans que j’ai eus mon opération de féminisation faciale. C’est donc un moment propice pour faire un petit retour sur ces moments charnières de ma nouvelle vie. Je me sens bien et heureuse comme je ne l’ai jamais été. Certains jours, je suis vraiment femme, tandis que d’autre, je suis plutôt cette androgyne qui chevauche les deux sexes. C’est vrai que c’est beaucoup de travail d’être une femme et que parfois, la fatigue aidant, je n’ai pas l’énergie de « me mettre sur mon 34 ». Par exemple, les deux dernières semaines ont été occupées à mon déménagement et à mon retour à la vie commune avec l’amour de ma vie. Comme les lecteurs assidus de ce blogue le savent, Bibitte et moi (qui somme ensemble depuis maintenant 16 ans), nous sommes séparés en février il y a deux ans, pour revenir ensemble 5 mois plus tard. Mais entretemps, nous avions chacune pris un nouvel appartement. On se promenait donc d’une place à l’autre depuis. Mais nous sommes maintenant de retour dans un lieu commun et comme on pourrait dire que c’est encore moi l’homme du couple, ces dernières semaines je m’habillais plus en mode « butch », mes ongles et mes mains ont souffert des péripéties du déménagement, je suais à grosses goutes et je ne me maquillais plus. C’était d’ailleurs déstabilisant pour mon amour qui après s’être habitué à me voir en femme, me revoyait avec une allure beaucoup plus masculine. C’est que c’est difficile de faire des trous dans le mur, de déplacer et de faire des boîtes ou de transporter de lourde charge en talons hauts!
Toujours est-il qu’hier, « j’étais sur mon 34 », que je me sentais femme comme jamais et que j’étais vraiment « cute ». Je suis allée manger avec mon père qui semblait vraiment impressionné par mon look. Il me dit « Michelle, tu es maintenant une très belle femme et tu sais que j’ai toujours eu un faible pour les grandes femmes ». Il était tout rouge et ému de me dire ça. Ça me fit un plaisir extraordinaire. Enfin, mon père validait ma féminité!
Mais si je reviens sur ce périple, je dirais qu’il est jonché de moments extraordinaires et de d’autres, très difficile. Pour certaines personnes je suis un modèle d’accomplissement et pour d’autres, je ne suis qu’un abject personnage de fêtes foraines, qu’une freak sur lequel il fait bon vomir. C’est vraiment étrange dans l’espace de 10 minutes de recevoir les éloges puis les sarcasmes d’inconnus. Comme la semaine dernière j’étais avec Bibitte dans le village gai. Deux personnes nous arrêtent dans la rue pour me dire à quel point ils m’admirent et quelques minutes plus tard, nous croisons quatre adolescents qui lorsqu’ils me voient, font semblant de vomir. C’est d’ailleurs assez représentatif de ce qui se passe dans une semaine normale. M’enfin, je m’habitue à ce regard des autres qui va dans tous les sens. L’important est que je suis vraiment bien avec moi-même, avec mon nouveau sexe et avec l’amour de ma vie qui est toujours à côté de moi.
Toujours est-il qu’hier, « j’étais sur mon 34 », que je me sentais femme comme jamais et que j’étais vraiment « cute ». Je suis allée manger avec mon père qui semblait vraiment impressionné par mon look. Il me dit « Michelle, tu es maintenant une très belle femme et tu sais que j’ai toujours eu un faible pour les grandes femmes ». Il était tout rouge et ému de me dire ça. Ça me fit un plaisir extraordinaire. Enfin, mon père validait ma féminité!
Mais si je reviens sur ce périple, je dirais qu’il est jonché de moments extraordinaires et de d’autres, très difficile. Pour certaines personnes je suis un modèle d’accomplissement et pour d’autres, je ne suis qu’un abject personnage de fêtes foraines, qu’une freak sur lequel il fait bon vomir. C’est vraiment étrange dans l’espace de 10 minutes de recevoir les éloges puis les sarcasmes d’inconnus. Comme la semaine dernière j’étais avec Bibitte dans le village gai. Deux personnes nous arrêtent dans la rue pour me dire à quel point ils m’admirent et quelques minutes plus tard, nous croisons quatre adolescents qui lorsqu’ils me voient, font semblant de vomir. C’est d’ailleurs assez représentatif de ce qui se passe dans une semaine normale. M’enfin, je m’habitue à ce regard des autres qui va dans tous les sens. L’important est que je suis vraiment bien avec moi-même, avec mon nouveau sexe et avec l’amour de ma vie qui est toujours à côté de moi.
lundi 10 mai 2010
30 mois de transition en photos
Voici plusieurs photos permettant d'observer l'évolution de ma transition d'homme à femme et allant du mois d'août 2007 à aujourd'hui (excepté les deux premières photos. La 3e ayant été prise une semaine avant le déclenchement de ma dysphorie d'identité de genre). Un gros merci à tous les gens qui ont pris ces clichés ou qui sont avec moi dans ces photos. Si vous préférez que j'enlève l'une de celle-ci, n'hésitez pas à me le faire savoir.
dimanche 18 avril 2010
Simon Jodoin, André Péloquin et BangBangBlog, de l’homophobie songée?
Copie d'écran du site BangBangBlog
« Nécrophile », « Freak » et « mon gars » ne sont que quelques-unes des insultes que me sert Simon Jodoin depuis quelques mois déjà. Il met aussi en ligne une soi-disant caricature me représentant en homme à barbe, en utilisant ma photo en collage (dont BangBangBlog n’a pas les droits d’utilisation et qui est en directe contravention du droit d’auteur, pour un média ce n’est pas fort. Cette photo appartient à Olivier Samson Arcand photographe) avec une œuvre de Le Caravage (reconnue pour sa sexualité scandaleuse pour l'époque, selon Wikipedia). Simon Jodoin, André Péloquin ( le rédacteur en chef de BangBang qui me picosse aussi depuis des mois sur Twitter) et BangBangBlog permettent aussi un commentaire anonyme à mon égard disant :
Morale : Michelle Blanc se pète les brettelles avec son référencement et si elle n’était pas une attraction de foire, on n’en aurait rien à foutre de ses conseils internet.
À ce que je sache, BangBangBlog est la propriété du Journal Voir qui est reconnue pour son ouverture à la diversité de race, d’orientation, d’identité et de cultures. J’ai de la difficulté à comprendre qu’une telle institution laisse impunément ses ouailles, user de telles images homophobes, contrevenir au droit d’auteur et manquer de discernement à ce point?
Dans Wikipedia:
L’homophobie est l'hostilité, explicite ou implicite, envers des individus dont les préférences amoureuses ou sexuelles concernent des individus de même sexe. Cette hostilité relève de la peur, de la haine, de l'aversion ou encore de la désapprobation envers l'homosexualité. L’homophobie désigne donc les préjugés et la discrimination contre les homosexuels et l'homosexualité. « De même que la xénophobie, le racisme ou l'antisémitisme, l'homophobie est une manifestation arbitraire qui consiste à désigner l'autre comme contraire, inférieur ou anormal.»
Transphobia (or less commonly, transprejudice and trans-misogyny, the latter referring to transphobia directed toward transwomen) refers to discrimination against transsexualism and transsexual or transgender people, based on the expression of their internal gender identity (see Phobia - terms indicating prejudice or class discrimination). Whether intentional or not, transphobia can have severe consequences for the target of the negative attitude. Many transpeople also experience homophobia from people who incorrectly associate their gender identity with homosexuality.[1] Attacking someone on the basis of a perception of their gender identity rather the perception of their sexual orientation is known as "trans-bashing," as opposed to "gay bashing."
MAJ
Il semble que Bangbang n'appartient pas à Voir et n'est pas du tout une division de Voir, d'aucune façon, et personne à Voir n'a de contrôle sur ce qui est publié sur ses pages. Cependant, le président éditeur de Voir est aussi actionnaire de la société qui contrôle Bangbang.
MAJ2
J’ai tenté, durant plusieurs échanges du courriel interne de l’outil Facebook, d’arriver à une entente avec le président de Les éditions BangBang inc., monsieur Pierre Paquet. Nous ne sommes cependant pas arrivés à une entente et campons respectivement sur nos positions. Monsieur Paquet me faisait valoir qu’il n’avait pas le contrôle éditorial sur les activités de BangBangBlog, bien qu’il en soit le président.
Selon le registre des entreprises du Québec, Les éditions BangBang Inc. sont la propriété majoritaire de URBACOM INC. et son président est Pierre Paquet. Urbacom quant à elle est la propriété de plusieurs administrateurs dont Pierre Paquet est aussi président. Finalement, Communications Voir inc. est aussi la propriété d’Urbacom INC. et son président est aussi Pierre Paquet. Donc, tel que je le disais dans ma première mise- à jour, BangBang n’appartient pas à Voir. tous deux appartiennent plutôt à Urbacom Inc. et ont le même président. Qui plus est, ils ont tous la même adresse, le 355, SAINTE-CATHERINE OUEST 7E ÉTAGE CODE POSTAL: H3B 1A5. En résumé, lorsque monsieur Pierre Paquet m’assure que :
Bangbang n’appartient pas à Voir et n’est pas du tout une division de Voir, d’aucune façon, et personne à Voir n’a de contrôle sur ce qui est publié sur ses pages.
Je ne peux, de toute évidence, que le croire sur parole.
J’ai aussi envoyé une mise en demeure à Simon Jodoin et André Péloquin, en commentaire dans leur billet incriminant. Ils n’ont pas publié ce commentaire. Ils disent pourtant dans leur première mise è jour :
Nous pouvons comprendre que Michelle Blanc n’ait pas apprécié les propos de Simon Jodoin (qui ne concernent d’aucune manière son orientation sexuelle). L’éthique médiatique la plus élémentaire veut que si elle désire se prévaloir d’un droit de réplique, c’est avec plaisir que nous publierons sa réponse.
Ailleurs sur le Web, monsieur Jodoin se glousse aussi de :
À mon sens, il existe deux formes de modération : la première fonctionne par exclusion, la seconde par intervention.
L'exclusion consiste à ne tout simplement pas publier certains commentaires.
La seconde s'emploie plutôt à répondre aux commentaires litigieux en s'y opposant et en avertissant l'auteur que s'il persiste dans sa connerie, nous devrons trier le bon grain de l'ivraie dans ses interventions. Dans certains cas, il arrive même que ce soit d'autres intervenants qui le fassent.
J'ai pour ma part toujours favorisé la seconde. Elle permet à la fois d'afficher au grand jour certaines imbécilités, d'user de pédagogie (on doit expliquer au cas par cas nos désaccords) et donne le bénéfice du doute aux intervenants (il est possible de mal interpréter leur pensée). Dans le cas qui nous occupe ici, c'est ce que j'ai fait et j'ai obtenu le résultat escompté : l'intervenant n'a pas persisté. C'est ce qui arrive le plus souvent.
Je répondrais à ça un gros « mouais ». On flush ce qui fait notre affaire et on se drape dans un linceul de la vierge défendant le droit à la libre expression et à la pédagogie pour laisser des commentaires (que l’on a peut-être même écrit soi-même en usant de pseudonymat) vils, mesquins, irrévérencieux, homophobes et qui font notre affaire, paraître.
Comme suite à ma mise en demeure, le commentaire a été modifié, mais l’ignoble image est toujours la. Ce sera une histoire à suivre, devant le conseil de presse, la commission des droits de la personne, les tribunaux ou chacune de ces instances en fonction des conseils de mon avocat.
vendredi 16 avril 2010
Les gagnants 2010 du BOB’s Awards
Ce billet a d'abord été mis en ligne sur Michelleblanc.com
Je remercie chaleureusement le jury d’avoir sélectionné mon blogue parmi cette très abondante sélection annuelle pour figurer parmi les finalistes et j’embrasse tous ces gens qui ont eu la gentillesse de voter pour mon blogue. Félicitation à tous les gagnants à qui je lève mon chapeau.
mercredi 7 avril 2010
Encore un trou de cul anonyme
Hier soir j’étais au lancement du livre « Osti de fif » du copain Jasmin Roy. Lors de son discours, il ne put s’empêcher de verser quelques larmes en se remémorant pour l’auditoire, son adolescence difficile et l’homopĥobie quotidienne, voire ordinaire, dont il était victime. Or il existe encore des gens pour croire que les gais sont finalement acceptés dans notre société. Que le combat de l’acceptation est fini! Qu’il n’y a plus d’enjeux! Que le Québec est ouvert. Je crois qu’il y a eu en effet de très belles avancées, mais il reste encore beaucoup à faire. Étant devenue une sorte de symbole transsexuel, je reçus beaucoup d’amour hier. Mais hors de ces cercles presque élitistes, je reçois encore mon lot de regards douteux, de « monsieur » bien senti, d’insultes et même de menaces. Je me tiens debout, j’affronte et je dénonce avec vigueur. N’empêche que ça fait toujours un peu mal et que malgré tout l’amour que je reçois, et j’en reçois énormément, ce sont toujours ces petites crottes de merde de trou de cul trop poltron pour porter au grand jour leurs conneries, qui nous assaillent. Pour ce qui est des menaces de morts de mon néo-nazi, le dossier avance rapidement (c’est relatif disons) et des résultats concrets arriveront certainement. Entretemps, afin de vous démontrer que le chemin est encore à faire, je me réveille avec ce commentaire d’un trou de cul anonyme dans mon blogue michelleblanc.com.
Pas de Nom
96.20.183.234
Envoyé le 06/04/2010 à 23 h 38 min
Franchement, plus j’entends parler de toi, plus tu m’écoeures. Quand on nait homme, on s’assume homme et vice versa pour le contraire. A mes yeux, tu n’es pas une femme mais bien un homme qui se déguise et qui est aux hommes point.
Approuver Supprimer Modifier Modification rapide
Directrice des communications médias sociaux pour Stephen Harper, Premier ministre du Canada
48 #
mercredi 24 mars 2010
Menace de mort néo-nazi
Ce billet a d'abord été publié sur Michelleblanc.com
Hier j’ai passé une journée des plus angoissantes. C’est que j’ai découvert grâce à divers mécanismes de monitorage de mon brand, que je suis la cible de menace de mort fait sur un site YouTube, faisant l’apologie du néo-nazisme et d’Hitler. J’ai fait un rapport de police en matinée puisque des menaces de mort, directe m’avaient été faites sur un autre site Web, en commentaire à une mention de ma personne.
Puis, de fil en aiguille, je me rends compte que le suspect en question avait écrit sur son propre site il y a 21 heures :
et une jornée avant
Ce qui est troublant de cette histoire, est que le jeune a fait de son canal YouTube, une relique à ma personne, comme vous pouvez en jugez pas la capture d’écran plus bas Il fait aussi l’apologie de la solution totale des Panzer, des armes et qu’il écrit dans son profil.
Disons que j’ai déjà eu de nombreux courriels haineux dont un particulier qui me souhaitait que mon chirurgien pratiquant mon intervention de changement de sexe, manque son coup. Mais un cas d’une telle intention meurtrière et d’une telle intensité envers ma personne, ne m’était jamais arrivé auparavant.
J’ai donc utilisé mes ressources pour trouver ce détraqué, le traquer à mon tour, ramasser les preuves qui serviront à une enquête criminelle, ou à une poursuite au civil. L’un de mes contacts, qui ironiquement est aussi transsexuelle, a fait avec lui du social hacking et l’a mené dans un traquenard Web. Nous avons maintenant son adresse IP, accumulés les preuves de son acte criminel, savons que c’est un jeune de 16 ans de Boisbriand, et lui avons donné rendez-vous en face d’un dépanneur de cette localité. Nous avons par la suite contacté la police de Boisbriand, qui est censée l’avoir intercepté hier soir, accumulant encore une autre preuve de sa culpabilité et l’identifiant formellement.
Pourquoi je vous parle de ça ce matin? Tout d’abord parce que je me dois de rassurer les gens que j’ai inquiétés hier sur Twitter et Facebook. Parce que l’homophobie et la transphobie existent encore dans notre société et qu’il faut que ça se sache. Parce que comme c’est un jeune connard de 16 ans, au criminel il risque d’avoir une petite tape sur la main. Parce que finalement, après discussion avec plusieurs personnes étant impliqué dans ce genre de dossier, étant donné que ma vie ne semble pas en danger éminent, qu’il n’y a pas eu de manifestation physique claire, les policiers n’ont pas les ressources nécessaires pour traiter ce genre de dossier et qu’ils sont plus prompts à mettre ces ressources pour les enquêtes de pornographie infantile ou pour résoudre les crimes déjà commis que pour ceux dont le dessein n’est pas encore accompli.
En conclusion, je sors de cet événement meurtri psychologiquement, inquiète de ma sécurité et consciente plus que jamais que d’avoir été ouverte et médiatisée comme transsexuelle, a fait de moi une cible pour plusieurs détraqués mentaux qui courent dans les rues. Ce qui me rassure toutefois est que j’ai eu une formation militaire, que je sais me défendre et que je n’ai jamais perdu mon sang froid…
MAJ
Avec l’aide de mon amie, nous avons été capables de retracer l’un des trois profils Facebook de ce désaxé mental. À la lecture de sa description, on peut facilement comprendre que ce suspect a besoin d’une aide psychologique assez urgente (c’est le moins qu’on puisse dire). Le hic est que les services de police n’ont peut-être pas la même définition que moi de ce que peut être une urgence. Il me semble qu’après Dawson et Polytechnique, ça aurait été bien qu’une escouade « anti crackpot du Web » ait été mise sur place…
MAJ2
Le 6 mai dernier, un individu a comparu en cour pour répondre à des accusations criminelles de menace de mort à mon endroit. C’est quelqu’un de la couronne nord, il a avoué son crime lors de l’interrogatoire de l’excellent sergent-détective du SPVM qui était affecté à mon dossier. Comme c’est la première offense de cet individu, il risque fortement d’avoir des travaux communautaires comme sentence, mais il aura tout de même un casier judiciaire. Il devrait retourner en cour un début juillet pour les représentations sur sentence et autres formalités légales. Lorsque je discuterai avec le procureur de la couronne, je demanderai à ce que la sentence de travaux communautaire (si c’est le cas) soit faite auprès de l’une des nombreuses organisations gaies de Montréal. Ainsi, cette personne sera forcée de côtoyer des gais et il se rendra probablement compte que ce sont des gens somme tout ordinaire, de bon aloi et que les préjugés qu’il avait à leur encontre ne sont certainement pas fondés. Je vais aussi insister auprès du procureur pour que l’accusé ait un suivi psychologique. Quoi qu’il en soit, je suis très reconnaissante du professionnalisme et de la célérité des interventions du SPVM et je vais dormir plus confortablement désormais. Comme je le disais dans mon billet/chronique Le Lab VOXtv - Chronique : tatouage numérique, identité numérique, déconnage et connerie sur le web, on peut certainement dire n’importe quoi sur le Web, même anonymement mais les preuves restent et elles peuvent entraîner des conséquences.
P.-S. Le sergent-détective qui a travaillé sur le dossier m’a demandé de ne pas partager les techniques et astuces utilisés afin de retracer le criminel. C’est que ces informations pourraient servir d’autres connards. Je comprends très bien cette requête du SPVM et je vais donc me retenir de l’expliquer ici.
Hier j’ai passé une journée des plus angoissantes. C’est que j’ai découvert grâce à divers mécanismes de monitorage de mon brand, que je suis la cible de menace de mort fait sur un site YouTube, faisant l’apologie du néo-nazisme et d’Hitler. J’ai fait un rapport de police en matinée puisque des menaces de mort, directe m’avaient été faites sur un autre site Web, en commentaire à une mention de ma personne.
(Suspect) gros pute 2 months ago
(Complice) @(Suspect) Une shemale lol 2 months ago
(suspect) i know xD OMG !!! kill her ! xD hmm him lol hahah 2 months ago
Puis, de fil en aiguille, je me rends compte que le suspect en question avait écrit sur son propre site il y a 21 heures :
(suspect) he is a bitch and a transvestite !! i think i have a plan for him ! hahaha i will laugh and some thousand of people too
et une jornée avant
(suspect) totally not! cause... i agree people who hate Hitler they are not bright. but... they are completely fool if they say that. cause people like this shit on my back ground. are with '' antifascist '' groups cause only stupid like them accept, : transvestite,homosexual..... suck of course (interlocuteur) suck the cock of michelle ! like the lesbian one '' (interlocuteur)
Ce qui est troublant de cette histoire, est que le jeune a fait de son canal YouTube, une relique à ma personne, comme vous pouvez en jugez pas la capture d’écran plus bas Il fait aussi l’apologie de la solution totale des Panzer, des armes et qu’il écrit dans son profil.
i'm not for all kind of homosexuality, but i prefer lesbian than fucking gay like: varangainae . so i prefer that site. look how nazis are not gay !
Disons que j’ai déjà eu de nombreux courriels haineux dont un particulier qui me souhaitait que mon chirurgien pratiquant mon intervention de changement de sexe, manque son coup. Mais un cas d’une telle intention meurtrière et d’une telle intensité envers ma personne, ne m’était jamais arrivé auparavant.
J’ai donc utilisé mes ressources pour trouver ce détraqué, le traquer à mon tour, ramasser les preuves qui serviront à une enquête criminelle, ou à une poursuite au civil. L’un de mes contacts, qui ironiquement est aussi transsexuelle, a fait avec lui du social hacking et l’a mené dans un traquenard Web. Nous avons maintenant son adresse IP, accumulés les preuves de son acte criminel, savons que c’est un jeune de 16 ans de Boisbriand, et lui avons donné rendez-vous en face d’un dépanneur de cette localité. Nous avons par la suite contacté la police de Boisbriand, qui est censée l’avoir intercepté hier soir, accumulant encore une autre preuve de sa culpabilité et l’identifiant formellement.
Pourquoi je vous parle de ça ce matin? Tout d’abord parce que je me dois de rassurer les gens que j’ai inquiétés hier sur Twitter et Facebook. Parce que l’homophobie et la transphobie existent encore dans notre société et qu’il faut que ça se sache. Parce que comme c’est un jeune connard de 16 ans, au criminel il risque d’avoir une petite tape sur la main. Parce que finalement, après discussion avec plusieurs personnes étant impliqué dans ce genre de dossier, étant donné que ma vie ne semble pas en danger éminent, qu’il n’y a pas eu de manifestation physique claire, les policiers n’ont pas les ressources nécessaires pour traiter ce genre de dossier et qu’ils sont plus prompts à mettre ces ressources pour les enquêtes de pornographie infantile ou pour résoudre les crimes déjà commis que pour ceux dont le dessein n’est pas encore accompli.
En conclusion, je sors de cet événement meurtri psychologiquement, inquiète de ma sécurité et consciente plus que jamais que d’avoir été ouverte et médiatisée comme transsexuelle, a fait de moi une cible pour plusieurs détraqués mentaux qui courent dans les rues. Ce qui me rassure toutefois est que j’ai eu une formation militaire, que je sais me défendre et que je n’ai jamais perdu mon sang froid…
MAJ
Avec l’aide de mon amie, nous avons été capables de retracer l’un des trois profils Facebook de ce désaxé mental. À la lecture de sa description, on peut facilement comprendre que ce suspect a besoin d’une aide psychologique assez urgente (c’est le moins qu’on puisse dire). Le hic est que les services de police n’ont peut-être pas la même définition que moi de ce que peut être une urgence. Il me semble qu’après Dawson et Polytechnique, ça aurait été bien qu’une escouade « anti crackpot du Web » ait été mise sur place…
MAJ2
Le 6 mai dernier, un individu a comparu en cour pour répondre à des accusations criminelles de menace de mort à mon endroit. C’est quelqu’un de la couronne nord, il a avoué son crime lors de l’interrogatoire de l’excellent sergent-détective du SPVM qui était affecté à mon dossier. Comme c’est la première offense de cet individu, il risque fortement d’avoir des travaux communautaires comme sentence, mais il aura tout de même un casier judiciaire. Il devrait retourner en cour un début juillet pour les représentations sur sentence et autres formalités légales. Lorsque je discuterai avec le procureur de la couronne, je demanderai à ce que la sentence de travaux communautaire (si c’est le cas) soit faite auprès de l’une des nombreuses organisations gaies de Montréal. Ainsi, cette personne sera forcée de côtoyer des gais et il se rendra probablement compte que ce sont des gens somme tout ordinaire, de bon aloi et que les préjugés qu’il avait à leur encontre ne sont certainement pas fondés. Je vais aussi insister auprès du procureur pour que l’accusé ait un suivi psychologique. Quoi qu’il en soit, je suis très reconnaissante du professionnalisme et de la célérité des interventions du SPVM et je vais dormir plus confortablement désormais. Comme je le disais dans mon billet/chronique Le Lab VOXtv - Chronique : tatouage numérique, identité numérique, déconnage et connerie sur le web, on peut certainement dire n’importe quoi sur le Web, même anonymement mais les preuves restent et elles peuvent entraîner des conséquences.
P.-S. Le sergent-détective qui a travaillé sur le dossier m’a demandé de ne pas partager les techniques et astuces utilisés afin de retracer le criminel. C’est que ces informations pourraient servir d’autres connards. Je comprends très bien cette requête du SPVM et je vais donc me retenir de l’expliquer ici.
lundi 15 mars 2010
Femme 2.0, finaliste aux BOB’s
Hier soir j’ai mis en ligne mon billet Croyez-le ou non, je suis finaliste aux BOB’s mondiaux. Il s’agit d’un concours international Best of Blogs, qui reconnait l’excellence des blogues mondiaux. Je retombe encore une fois sur le cul parce que c’est mon blogue personnel, un peu plus obscure Femme 2.0 ou le parcours d'une transexuelle, qui est sélectionné parmi les 11 finalistes de 8300 blogues qui ont été proposés. Ayant reçu le message que je vous ai mis en ligne hier, je croyais qu’il s’agissait de MichelleBlanc.com, mais non, c’est mon blogue expérientiel qui ravit tous les honneurs. Re-ouf…
Pour voter, si le cœur vous en dit, c’est par ici
Pour voter, si le cœur vous en dit, c’est par ici
vendredi 26 février 2010
Johnny Weir, Susan Boyle, même combat contre le mépris
Ce billet a déjà été ué sur Michelleblanc.com
Dans l’un de mes autres blogues, Femme 2.0, j’ai déjà écrit sur le cas Susan Boyle qui avait mis le doigt, à la face du monde, sur les préjugés qui sont profondément ancrés en nous. Le cas du patineur artistique Johnny Weir illustre à sa manière (il a participé aux Jeux olympiques de 2010 en patinage artistique avec un costume que d'aucuns trouvent trop efféminé) la continuation des préjugés qui ont cours dans nos sociétés. Sauf que contrairement à Susan Boyle, ces préjugés ont été exprimés ouvertement sur la place publique. Dans le cas de Susan Boyle, on se disait tous silencieusement dans notre tête elle est grosse et laide donc elle va se planter dans son tour de chant et nous étions surpris d’entendre sa voix d’ange. Dans le cas de Johny Weir, il a offert une performance remarquable, mais à voix haute, des gens se sont trouvés pour commenter sur son identité de genre et pour souligner qu’il n’est peut-être pas un modèle pour tous. Par ailleurs, on se souvient aussi d’Elephant man et de comment nous étions touchés de savoir le génie de ce monstre physiologique. Les préjugés ont la vie dure. Nous en avons tous. De le reconnaître et de tenter de s’en affranchir est un pas de géant pour soi-même et pour ceux qui sont victimes du mépris qui souvent résulte de préjugés. J’ai eu la chance de vivre du mépris assez intense étant donné ma condition et le chemin que j’ai parcouru et de grandirde cette situation. Je me souviens aussi de mon homophobie internalisée qui était un mécanisme de défense psychologique que j’avais longuement construit pour me protéger de la souffrance de réaliser qui j’étais réellement. Je comprends donc ce mépris, son origine et la douleur qu’il peut faire vivre et c’est pourquoi je trouve maintenant des exemples comme Johny Weir plus que positif pour nos sociétés. Il exacerbe nos préjugés et permet une discussion qui peut élever les consciences…
Dans l’un de mes autres blogues, Femme 2.0, j’ai déjà écrit sur le cas Susan Boyle qui avait mis le doigt, à la face du monde, sur les préjugés qui sont profondément ancrés en nous. Le cas du patineur artistique Johnny Weir illustre à sa manière (il a participé aux Jeux olympiques de 2010 en patinage artistique avec un costume que d'aucuns trouvent trop efféminé) la continuation des préjugés qui ont cours dans nos sociétés. Sauf que contrairement à Susan Boyle, ces préjugés ont été exprimés ouvertement sur la place publique. Dans le cas de Susan Boyle, on se disait tous silencieusement dans notre tête elle est grosse et laide donc elle va se planter dans son tour de chant et nous étions surpris d’entendre sa voix d’ange. Dans le cas de Johny Weir, il a offert une performance remarquable, mais à voix haute, des gens se sont trouvés pour commenter sur son identité de genre et pour souligner qu’il n’est peut-être pas un modèle pour tous. Par ailleurs, on se souvient aussi d’Elephant man et de comment nous étions touchés de savoir le génie de ce monstre physiologique. Les préjugés ont la vie dure. Nous en avons tous. De le reconnaître et de tenter de s’en affranchir est un pas de géant pour soi-même et pour ceux qui sont victimes du mépris qui souvent résulte de préjugés. J’ai eu la chance de vivre du mépris assez intense étant donné ma condition et le chemin que j’ai parcouru et de grandirde cette situation. Je me souviens aussi de mon homophobie internalisée qui était un mécanisme de défense psychologique que j’avais longuement construit pour me protéger de la souffrance de réaliser qui j’étais réellement. Je comprends donc ce mépris, son origine et la douleur qu’il peut faire vivre et c’est pourquoi je trouve maintenant des exemples comme Johny Weir plus que positif pour nos sociétés. Il exacerbe nos préjugés et permet une discussion qui peut élever les consciences…
La transsexualité et la maladie mentale
La semaine dernière j'étais à l'émission La Fosse aux lionnes de Radio-Canada pour discuter de la nouvelle à propos de la France qui décrète que la transsexualité n'est plus une maladie mentale.
MICHELLE BLANC
envoyé par Isabelle_Apis. - L'actualité du moment en vidéo.
J'ai déjà discuté de cete question dans mes billets:
À propos de la « psychiatrisation » de la transsexualité
À propos de la psychiatrisation de la transsexualité II
Ma conference Using blogs as support tools, Santé mentale et Internet
MICHELLE BLANC
envoyé par Isabelle_Apis. - L'actualité du moment en vidéo.
J'ai déjà discuté de cete question dans mes billets:
À propos de la « psychiatrisation » de la transsexualité
À propos de la psychiatrisation de la transsexualité II
Ma conference Using blogs as support tools, Santé mentale et Internet
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