jeudi 9 avril 2009

De la transparence, de la mise en scène et de la perte de contrôle

On me dit souvent que je suis très transparente sur le Web. C’est vrai en partie. J’ai d’ailleurs déjà parlé de l’importance de l’authenticité, de la perte de contrôle salutaire (par rapport à vos contenus Web) de savoir déconner et des différents types de transparence. Cependant, depuis un certain nombre de semaines, je réalise aussi que même la transparence radicale (comme j’aime à l’appeler) est elle-même toujours une mise en scène que je contrôle totalement. JE décide ce que je partage, comment je le partage, quand je le fais et j’ai souvent un objectif sous-tendant cette communication. Je contrôle absolument tout. Or tout à l’heure, je rencontre la journaliste Josée Blanchette qui veut faire un topo sur moi pour le journal Le Devoir et ça m’énerve. J’ai une très grande confiance en madame Blanchette que j’aime beaucoup. Je suis convaincue que son topo me sera favorable et qu’il sera très humain, à l‘image de ce qu’elle a l’habitude de faire. Mais de céder le contrôle de mon image à quelqu’un d’autre, maudit que ça me fatigue….

À chaque fois que j’ai eu une entrevue à propos de moi, j’ai mis des balises très strictes. On ne pouvait pas me parler de tel ou tel sujet ou me questionner sur ceci ou cela. J’ai en outre refusé de nombreuses entrevues et documentaires qu’on voulait faire sur moi. Je ne suis pas une bête de cirque et mon image c’est mon brand. Je la contrôle donc très, très soigneusement. Mais là je me lance dans le vide et ça me donne le vertige…

MAJ
J’ai eu une très belle rencontre avec Josée Blanchette qui est très humaine, brillante, rigolote et ouverte. Elle me fit d’ailleurs remarquer qu’au fil de ses questions avec lesquelles je répondais spontanément, je lui répétais très souvent « mais ça tu ne peux pas écrire ça ». C’est comme si j’ai un désir franc et ouvert de partager qui je suis, mais qu’en même temps, je suis constamment à l’affut de comment ce que je dirais, pourrait avoir un impact sur les gens qui m’entourent (lire ici mes très proches) et sur l’image que les gens pourraient se faire de moi s’ils savaient vraiment tout. C’est une forme de pudeur disons. J’ai encore bien des zones secrètes qui se doivent de le rester. C’était comme une danse impudique que je ne voudrais pas qu’on regarde. J’ai comme le besoin de justifier bien des choses en les disant, afin qu’elle comprenne vraiment, mais ces choses sont encore trop proches de moi pour que je les partage au monde entier. Peut-être lorsque je serais vieille…

2 commentaires:

Vickie a dit…

Effectivement, mieux vaut se garder une p'tite gène :)

Mais plus sérieusement, bravo pour le beau contrôle de l'information, les gens n'ont pas besoin de tout savoir au risque de véritablement devenir un animal de foire médiatique. L'information donnée jusqu'à présent est plus importante et pertinente.

Vickie

Gen a dit…

Tu fais bien de te protéger ainsi!